A la cordonnerie des Chaprais, la relève est assurée !

posté par : Christian Renard , 15 mars 2023

Daniel passe le relais à Cynthia à la cordonnerie de la rue des Chaprais

Cynthia, vous travaillez ici depuis quelques semaines et allez reprendre la cordonnerie des Chaprais, pourquoi ?

Parce que c’est une belle cordonnerie qui a une sacrée histoire depuis au moins 1921. Pour ma formation, j’ai recherché un lieu de stage, Daniel m’a accueilli, cela s’est bien passé. Il m’a bien pris en charge. Alors, j’ai profité de l’opportunité de son départ en retraite.

Comment vous est venue cette vocation pour ce métier traditionnel ?

Auparavant, j’étais contrôleuse de gestion, donc dans la comptabilité. Mais j’aime bien ce qui est manuel, le bricolage. J’ai voulu entreprendre une reconversion. J’adorais aller chez le cordonnier, voir réparer des chaussures.

Quelle formation avez-vous suivie ?

J’ai préparé un CAP à Romans sur Isère, un haut lieu de la chaussure française. J’ai terminé ma formation le 18 janvier 2023. C’est donc tout récent.

Quelle qualité faut-il pour réussir dans ce métier ?

Il faut de la minutie. Et comme dans tous les métiers, il faut aimer ce qu’on fait. Moi, je trouve un grand plaisir à donner une deuxième vie à des choses anciennes. J’aime bien réparer, remettre à neuf.

Cordonnier, n’était-ce pas un métier d’hommes ?

Oui, jusqu’à une époque récente. Mais cela change. Dans mon CAP, il y avait même plus de filles que de garçons. Et dans le Doubs, on va être trois filles à remplacer des hommes en cordonnerie.

Daniel, vous prenez votre retraite après combien d’années ?

Après 36 ans, J’ai commencé en 1987. J’ai pris la succession de Fernand Paillot qui a travaillé ici durant 50 ans. Il avait commencé à 14 ans.

Depuis cette époque, le métier n’a-t-il pas changé ? La mode des baskets à bas prix n’a-t-il pas remis en cause le métier de cordonnier ?

C’est vrai que la cordonnerie traditionnelle, c’est le travail du cuir. Si les gens n’en achètent plus, il nous reste juste à faire du recollage. Mais cela commence à changer, bien des gens en ont assez d’acheter des produits importés qui ne durent que quelques semaines, qu’il faut jeter et remplacer sans arrêt. Les produits durables, réparables deviennent un critère de choix.

Cynthia, allez vous effectuer des changements dans ce commerce ?

Je maintiens la cordonnerie traditionnelle, la réparation des articles en cuir chaussures, sacs et ceintures.

Je continuerai à vendre des produits pour les chaussures, comme les lacets, les cornes à chaussure, le cirage, des ceintures en cuir etc …