Une voie privée en état de délabrement complet. Laquelle ?

Une voie privée en état de délabrement complet. Laquelle ?

« La sûreté et la salubrité ne sont pas assurées dans ce lambeau de chemin« . Le Conseil Municipal en débat en … 1901

Ces propos tranchés ne sont pas ceux de l’auteur de l’article, ce sont les termes employés par le directeur de la voirie dans un rapport présenté au Conseil Municipal de février 1901.

Un article précédent s’interrogeait sur l’origine de la dénomination de cette rue. La création d’une rue aux Chaprais n’était pas une opération simple. Le cas de la rue Charles Fourier a déjà été évoqué avec le rôle de Charles Savoye.
Rue Charles Fourier jadis
Le cas de la rue de l’Industrie a été évoqué à plusieurs reprises au Conseil Municipal. Voici quelques extraits :
Le tram rue de Belfort vers 1900
Cela concerne cette rue à gauche de la rue de Belfort avec le tram déjà présent à cette époque

Il existe dans le rayon de l’octroi un certain nombre de voies privées dont le sol appartient aux riverains. Nous attirons particulièrement l’attention du Conseil municipal sur l’une d’elles en dessous de la gare de marchandises qu’on appelle à tort « Rue de l’Industrie »
Son sol, entièrement dégradé, présente des aspérités et excavations dangereuses pour la circulation des piétons et des véhicules ; en outre, elle n’est pas éclairée et les riverains ne procèdent pas au balayage quotidien.

Cet état de choses ne peut plus durer plus longtemps à l’entrée d’une ville. Il devient donc nécessaire d’appliquer les règlements dans toute leur rigueur.

En plusieurs reprises, des réclamations ont été faites par les habitants au sujet du mauvais état de cette rue; beaucoup pensent que c’est à la ville de faire le nécessaire; cependant cette dernière ne saurait prendre à sa charge les travaux d’établissement d’une chaussée, de trottoirs, de canalisation de gaz, d’égout, etc car en 1881 quand la Conseil Municipal a procédé à la dénomination des rues des Chaprais, cette rue n’existait pas.
plan 1896
Cette rue figure sur le plan dressé en 1896

En 1903, la question n’est pas réglée, le conseil examine de nouvelles propositions de riverains. Dans une pétition ceux-ci proposent de céder à la Ville le sol de cette rue à charge par elle d’exécuter les travaux de voiries nécessaires.
Mais cette rue a été ouverte sans autorisation et les alignements et le profil ont été établis d’une façon très défectueuse. La chaussée est complètement ravinée à la suite des orages.
En conséquence, nous estimons que la demande des pétitionnaires ne pourra être prise en considération que si tous les propriétaires riverains s’engagent
1. à céder gratuitement à,la Ville le sol de la rue
2 à verser à la caisse municipale une subvention (sic) égale à la somme que la Ville aura à dépenser pour exécuter les travaux ci-après : réfection de la chaussée, construction de trottoirs en gravois avec bordure et caniveaux pavés, construction d’un égout, établissement d’une canalisation de gaz et de trois lanternes. Le devis est évalué approximativement à 14 500 francs
.
Sur l’avis conforme des Commissions de voirie, d’administration et des finances, le Conseil municipal adopte tous les termes et les conclusions du rapport ci-dessus.

Heureusement, les choses ont pu s’améliorer au fil du temps. Les piétons et les véhicules peuvent circuler en sécurité, ou presque.
Rue de l'Industrie en 2016

Entre temps, la rue a subi les bombardements de 1943
rue de l'Industrie bombardée, immeuble atteint

Sources : archives de Besançon, pages 57-58, date du 08.02.1901, pages 41-42, date du 03.12.1903  Merci à Jean Pierre Regazzoni et Christian Mourey