La rue Suard, il y a 100 ans

La rue Suard, il y a 100 ans

En 1921, la rue Suard, c’était 18 maisons d’habitation pour 117 habitants répartis en 39 ménages

Nous continuons l’analyse du recensement de 1921, rue par rue.
Aujourd’hui, intéressons-nous à la rue Suard située entre la rue de la Rotonde et la rue de Belfort

Rue Suard et Charles Fourier
Dans les années 1980, la rue Suard rassemblait une vingtaine de maisons
Rue Fourier et Suard en 1896
En 1896, le plan de la rue ne laissait apparaître qu’un petit nombre de constructions
La construction des Bains douche à l’angle de la rue Suard et de la rue de Belfort date de 1913

D’où venaient ces habitants ?

En 1911, 124 habitants étaient recensés rue Suard dans 18 maisons pour 41 ménages. Dix ans plus tard, la grande guerre est passée, il y avait toujours 18 maisons, mais deux ménages en moins et seulement 117 habitants. On retrouvait 13 ménages déjà présents en 1911, les autres se sont installés récemment. La rue est caractérisée par une certaine stabilité qui tranche avec l’instabilité dans les rues voisines comme la rue de la Viotte par exemple : parmi les actifs, un quart était né à Besançon, un tiers était originaire de la région, un autre tiers provenait d’une autre région et il y avait quelques étrangers : uniquement des suisses.


Il semble qu’un grand nombre de constructions datent de la toute fin du XIX° siècle ou du début du XX°.

Les n° 11 et 13 rue Suard

On remarque des immeubles de 2 ou 3 étages et des maisons individuelles parfois relativement modestes et d’autres plus bourgeoises comme celle de Joseph David, représentant de commerce qui vivait au numéro 4 avec son épouse, un fils et une jeune domestique

villa 4 rue Suard
Villa au 4 rue Suard

En 1927, presque tout est construit sauf en haut à gauche, à l’angle de la rue de la Rotonde

Les rues Suard et Marie Louise en 1927 selon le plan Boutterin

Quelles étaient les activités professionnelles des habitants de la rue Suard ?

Des cheminots en nombre. On dénombrait 10 personnes travaillant pour la Compagnie PLM, ce qui ne surprend pas puisque les installations ferroviaires (la Rotonde) étaient situées en haut de la rue. Les cheminots disposaient aussi d’une coopérative installée au n° 6 de la rue Suard

Voir de précédents articles sur l’occupation de ces loaux
La coopérative des cheminots au numéro 6

Au 6 de la rue Suard, la fabrique de sièges Ergy a été transformée en logements
La fabrique Ergy transformée en logements

Plusieurs articles ont été publiés sur la fabrique de fauteuil Ergy
qui avait pris la place de la coopérative

L’horlogerie était faiblement représentée : 5 personnes dont un patron, Marius Joriot au numéro 8 et un négociant en horlogerie Georges Gloriod au numéro 5. Les autres dont deux Suisses, travaillaient chez Hatot rue de la Rotonde, chez Lipmann ou chez Roger Bailly. Pourtant en haut de la rue, un grand bâtiment en L est un haut lieu de l’histoire horlogère, actuellement le numéro 16 de la rue Suard

Le n° 16 rue Suard, une adresse horlogère : les Spiraux et Miserez

Ancienne usine rue de la Rotonde et Marie Louise

Les autres professions sont variées : un tonnelier, deux militaires au 60 ° RI (un officier et le sous-chef de la musique), un rédacteur à la préfecture, deux instituteurs, un douanier et un employé aux PTT.

Plusieurs personnes travaillaient dans le commerce dont le sous-directeur des Nouvelles Galeries au numéro 8, des représentants ou voyageurs de commerce. Plusieurs employés de bureau dont deux dans une banque et un couple de comptables au numéro 11.

On remarque un tailleur d’habits au n° 3 et une brodeuse à son compte au numéro 25. Mais pas d’ouvrières à la bonneterie, ni aux Soieries.

Tandis que plusieurs habitants étaient qualifiés de « propriétaire, rentier ou retraité », deux femmes étaient classées comme domestiques.
Contrairement à d’autres rues du quartier, on ne démombrait aucun manoeuvre, ni journalier, ni chômeur.

Quel âge ? surtout des quadragénaires

L’âge moyen des actifs était de 45 ans. En majorité, ils étaient nés entre 1870 et 1890. Le plus âgé, Samuel Ulmann, un citoyen suisse avait 73 ans. Il était domicilié au n° 12 avec son épouse et une jeune domestique de 18 ans.

N° 12 rue Suard

Mais le plus jeune actif, employé rue des Docks, Olivier Briot (17 ans) était l’un des fils du douanier. Ils habitaient au n ° 8.

Très peu de familles nombreuses

Comme dans les rues voisines, les familles nombreuses sont rares rue Suard. Le plus souvent, les ménages étaient composés de 2 ou 3 personnes. Ceux de 5 ou 6 personnes étaient exceptionnels (il y en a seulement trois) : La famille d’Arthur Briot, douanier a 4 enfants au numéro 8

8 rue Suard

Le ménage Jacquier était composé aussi de 6 personnes au numéro 21, et au numéro 3, Louise Bourdenet probablement veuve logeait avec 3 enfants et la belle mère.

En haut de la rue, côté impair habitaient la famille Jacquier, deux horlogers, une institutrice, deux cheminots et une brodeuse.

19, 21 et 23 rue Suard

Pour compléter l’information, on peut relire ce précédent article

Qui était Jean Baptiste Suard ?

Photo réalisée par le photographe de la ville de Besançon, Jean-Charles Sexe dans les réserves de la bibliothèque municipale
Buste de Jean-Baptiste Suard dans les réserves de la Bibliothèque municipale: photo Jean-Charles Sexe, ville de Besançon

Sources : Résultats du recensement de 1921 Mémoirevive de Besançon