Juin 40 à Besançon : les combats

Juin 40 à Besançon : les combats

Nous publions la suite du récit de l’invasion allemande au mois de juin 1940, telle que la rapporte L’Almanach du journal Le Petit Comtois de 1941 (voir, sur ce blog, article précédent daté du 2 juin 2018).

« …Après un combat rapide dans l’avenue Siffert, sur les Glacis et aux abords de la gare Viotte, on vit déboucher, vers 19 heures, sur le quai Veil Picard et dans la rue de Belfort, les motocyclistes allemands précédant les chenillettes, les tanks et les autos blindées. Au rond point des Bains, un bref engagement marqua la dernière résistance des défenseurs. Quant aux arrivants, leur progression ne fut pas retardée par la destruction des ponts; si ceux de la ville et celui de Velotte avaient été détruits, le pont d’Avanne était, en effet, resté intact; sans hésitation, les colonnes allemandes le franchirent et se dirigèrent à toute vitesse les unes sur Quingey, les autres sur Beure et Fontain, d’autres enfin sur Besançon.

 

juin 40 arrivée des troupes allemdes devant gare Viotte

 

Soldats allemands devant la gare Viotte

juin 49 convoi allemand devant Viote Daniel Bourguignon phototèque

Convoi allemand devant la gare Viotte

Dans la matinée de lundi (17 juin) vers 8h30, les Allemands traversèrent le Doubs dans une quinzaine de barques et un détachement armé, dirigé par un spécialiste, pénétra dans l’hôtel des Postes où il coupa toutes les communications. Les autorités civiles prirent à ce moment contact avec les officiers allemands.

 

juin 40 pont battant passage civils

Après la destruction du pont Battant….

juin 40 pont battant gendarme allemand

 

Gendarme allemand réglementant la circulation au pont Battant

Pendant ce temps, les colonnes allemandes, qui avaient franchi le Doubs à Aveney et pris la direction de Fontain, se préparaient à attaquer à revers les défenseurs du Jura et à les refouler en Suisse. »…

 

juin 40 soldats allemands à Rivotte

Soldats allemands à Rivotte

Le récit se poursuit par un nouveau chapitre intitulé « Du plateau à la frontière suisse ». Retenons tout de même ces quelques renseignements :

« … Des éléments du 9° Spahis, du 52° G.R.D.I. et du 10° Génie attendaient les troupes adverses au sortir de Besançon, dans le village de Morre déserté par la plus grande partie de ses habitants. Avisés du mouvement tournant des Allemands, nos soldats allèrent prendre position au Trou-aux-Loups, sur la crête dominant la route de Fontain et la dernière partie de la côte de Morre. Des îlots de résistance furent constitués dans les maisons même du Trou-aux-Loups, au-dessus du tunnel, dont les abords immédiats furent aménagés définitivement. Une autre ligne de défense fut constituée en hâte, en contre-bas de la route stratégique conduisant du Trou-aux-Loups au fort de Monfaucon.

 

Trou aux loups

 

Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18, les troupes blindées allemandes commencèrent à défiler en direction de Nancray-Sancey; elles ne rencontrèrent pas de résistance, mais, au petit jour, lorsque l’infanterie déboucha à son tour, nos soldats ouvrirent le feu. Les Allemands se lancèrent sur eux, soutenus par le tir d’une batterie qui, installée à 500 mètres du croisement derrière le tunnel, détruisit les deux immeubles où s’abritaient, avec ses défenseurs, le poste de commandement. Les Allemands parvinrent alors sur la crête; le feu des spahis retranchés le long du chemin stratégique les accueillit. Le combat dura quatre heures; finalement, nos soldats se rendirent sur les sommations d’un officier allemand.

Dans l’après-midi, le garde champêtre et le maire de Morre vinrent reconnaître les victimes; elles étaient dix-huit, dont un médecin lieutenant ( M. Louis SAUNE ? dont la mort est annoncée dans Le Petit Comtois su 27 juin 1940…).

A Aissey… » .

Mettons fin ici à ce récit. Sachez cependant qu’à la suite des combats entre soldats français et allemands, 30 soldats français furent tués! 43 maisons sur 54 de ce village furent rasées!

 

Aissey1

 

 Aissey : après la bataille…

Sources : Almanach du journal Le Petit Comtois 1941, mémoirevive Besançon, photothèque de la ville de Besançon

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