L’inauguration de la stèle de la Résistance, place de la Liberté, en 1946
Nous poursuivons l’évocation des 24 Résistants tués lors des combats de la Libération de Besançon et la publication des travaux de recherche de mr. Bernard Carré.
Voici le texte écrit, de haut en bas, sur la stèle de la Résistance, place de la Liberté:
IN MEMORIAM
DE CETTE PLACE
A ÉTÉ LANCÉE
LE 7 SEPTEMBRE 1944
L’ATTAQUE
DES COMBATTANTS VOLONTAIRES
POUR LA LIBÉRATION
DE LA VILLE
BERREUX Paul, BRAINE Robert, BORDY Robert
BOUTON Honorat, BILLOT Louis, CORDIER Gaston
DREZET René, DORNIER Armand, ESCOFFIER Roger
FELSINGER Roger, FERANDON Adrien, GENEST René
GRUX Maurice, KNEISKY Antoine, MARTARELLO Joseph
PHILIPPI Gustave, PRENOT Julien, POURCHET Roger
ROBERT Jean, RENAUDIN Louis, RENAUD Eugène
RIMEY Marcel, RERAT Émile, VIEILLE Louis
SOUSCRIPTION ORGANISÉE PAR LE FRONT NATIONAL
(La dernière ligne est écrite dans une autre typographie et en italique).
En ce qui concerne l’inauguration de cette stèle, Monsieur Carré, nous indique ce qui suit.
La section des Chaprais du Front National, organisation de Gauche proche du Parti Communiste, issu de la Résistance, décide en [juin] 1946 d’ériger une stèle en hommage aux Résistants qui se sont rassemblés Place de la Liberté le 7 septembre 1944 et qui sont morts lors des combats de la Libération de la ville les 7 et 8 septembre 1944, ou au cours du mois de septembre des suites de leurs blessures. Comme il lui faut l’autorisation et l’accord de la Préfecture du Doubs et de la Mairie de Besançon, des échanges de lettres ou des rapports d’entretiens nous expliquent les étapes, les obstacles et les aides qui aboutissent à l’inauguration du monument le 17 novembre 1946.
Après l’inauguration de la stèle le 17 novembre 1946, Le Peuple comtois, hebdomadaire géré par la fédération régionale du Parti Communiste, dans son numéro du 23 novembre 1946, la rapporte ainsi :
« Aux Morts pour la France »
« Ceux qui, pieusement, sont morts pour la Patrie
ont droit qu’à leur cercueil, la foule vienne et prie »
Ces vers magnifiques de Victor Hugo étaient
certainement sur les lèvres de tous ceux qui, dimanche, malgré l’heure défavorable, participèrent à l’inauguration de la stèle élevée par le Front National Place de la Liberté à la mémoire des Combattants Volontaires qui se battirent et tombèrent pour la libération de Besançon.
Les familles des héros, plusieurs délégations, des personnalités, parmi lesquelles on remarquait MM. Le Secrétaire Général de la Préfecture, le député-maire, notre camarade Léon Nicod, conseiller général du canton, etc. ont pris part à la cérémonie; de nombreux drapeaux, parmi lesquels celui de notre section, flottaient au vent.
M. Mussillon prit ensuite la parole comme président de la section des Chaprais du Front National, fit l’appel des morts qui, au nombre de vingt-quatre, « préférèrent mourir debout que vivre à genoux ». Retenons leurs noms.
Berreux Paul, Billot Louis, Bordy Robert, Bouton Honorat, Braine Robert,Cordier Gaston, Dornier Armand, Drezet René, Escoffier Roger,
Fessinger Roger, Ferrandon Adrien, Genest René, Grux Maurice,Kneisky Antoine, Martarello Joseph, Philippi Gustave, Pourchet Roger,
Pretot Julien, Renaud Eugène, Renaudin Louis, Rerat Émile, Rimey Pierre,Robert Jean, Vieille Louis.
Puis, dans un discours vigoureux, il rappela la lutte tragique qui, partie de la Place de la liberté, s’acheva à Saint-Claude ; il souligna avec raison le rôle de nombreux policiers bisontins qui se distinguèrent dans ce combat, les opposant à ceux qui oublièrent leur devoir de Français ; il exalta ceux qui tombèrent pour nous donner des « lendemains qui chantent » et qui referaient le chemin s’ils devaient le refaire, suivant la magnifique formule de Gabriel Peri allant à la mort. Il termina sur un appel à l’union.
Ensuite, Monsieur le Maire de Besançon prit possession de la stèle au nom de la Municipalité, et Monsieur le Secrétaire Général de la Préfecture associa son administration à l’hommage rendu à ceux dont les noms glorieux resteront toujours dans notre souvenir reconnaissant.
Des gerbes ont ensuite été déposées et une minute de silence fut observée.
Suite le 8 juillet 2015 avec la publication du premier Portrait (par ordre alphabétique) établi par Bernard Carré, celui du Résistant Paul Berreux.