Qui se souvient des boucheries Hézard, aux Chaprais?
Le petit commerce n’a pas toujours été petit. Au début des années 60, les boutiques alimentaires de proximité noyautent les Chaprais, à l’image de Battant. La concurrence est vive. A celui qui affiche un jour « des prix imbattables » le concurrent répond le lendemain « les prix imbattables battus ! »
André Hézard y possèdent trois boucheries: Place Flore, au 31 Avenue Carnot et au 99 rue de Belfort. Il a l’intelligence de l’adaptation. Avec Bernard Bonnet (Battant) et Maurice Benier (20 Avenue Carnot), il monte au début des années 70, une centrale d’achats informelle qui fonctionne bien. Mais le monde change. Les modes de consommation évoluent, tout comme les rythmes et les lieux de travail, les structures familiales…
La grande distribution, avec la complaisance du politique, va se charger d’harmoniser la partition. Au final, les boucheries de l’Avenue Carnot ont disparu, comme les 5 boucheries qui, à l’époque jalonnaient la rue Battant.
Le tram/tour aux Chaprais propose désormais des agences immobilières spécialisées dans la pierre de chaumière (le cœur est facultatif) et des vitrines bancaires où l’on ne comprend que D.A.B (distributeurs automatiques de billets). Mais le commerce alimentaire de proximité n’est pas mort car il vend encore. La grande distribution ne s’est accaparée que de 80 % de l’activité. La messe n’est pas dite. Le « petit commerce » a des opportunités avec la réorganisation des circuits, l’irremplaçable proximité avec le client…
Nous reprendrons des photos.
Billet rédigé par Christian Mourey
Trois des quatre photos sont de la collection B. Faille (site mémoire vive de la ville de Besançon, tous droits réservés).
La photo d’André Hézard en apprentissage chez B. Bonnet appartient à la collection privée de C. Mourey.
Il convient de rappeler que les Chaprais comptent encore 3 boucheries réputées : la Royale, à l’angle de la rue du Chasnot et de la rue de Belfort; Mollard, 65 rue de Belfort et Fred 11 rue Paul Bert.