Priscilla, film de Sofia Coppola

Priscilla, film de Sofia Coppola



Priscilla, la fille amoureuse d’Elvis Presley


C’est l’histoire d’une adolescente de 14 ans amoureuse d’Elvis Presley ; elle va tout quitter pour vivre avec lui dans un manoir à Memphis aux Etats-Unis.
Priscilla de Coppola
C’est l’histoire d’une jeune fille fascinée par un chanteur célèbre. C’est l’histoire d’une princesse qui n’ose pas s’asseoir sur des fauteuils trop grands, dans un lieu magnifique qui la condamne à l’immobilité alors qu’elle rêve d’accompagner son idole en tournée ou sur des tournages. C’est aussi l’histoire d’une femme qui est littéralement coincée dans un palais ; elle découvre dans la presse les frasques de l’homme qu’elle aime. Elle en accepte des trahisons. Elle en accepte les refus. Elle en accepte les réponses cruelles..

Au début du film, la caméra caresse les objets du manoir pour souligner comment Priscilla découvre ce nouveau monde d’opulence et de solitude. Presley ne veut pas qu’elle travaille ; il ne veut pas qu’elle le suive ; il la condamne à l’ennui comme on enferme une princesse derrière cette grille filmée à plusieurs reprises ; cette même grille où les fans se réunissent pour apercevoir le chanteur.

A la fin du film la jeune femme regarde une dernière fois encore ces mêmes objets, symbole de la richesse avant de s’éloigner.

Elle va perdre ce monde-là et se construire ailleurs. Un soulagement pour nous spectateurs. On retrouve dans ce film l’ennui un des thèmes majeurs de l’œuvre de Sofia Coppola ; « Marie-Antoinette » s’ennuyait déjà à Versailles et les adolescentes de « Virgin Suicides » souffraient du même mal.

Sofia Coppola n’invente rien ; elle entre à fond dans les clichés autour de la séduction en y ajoutant le sentiment de danger. Priscilla sert le petit déjeuner à Elvis. Le montage répète la scène. L’instant suivant, c’est Elvis qui lui offre un revolver.

Sofia Coppola traite aussi de la société de consommation, des années 60, de la drogue et du rock’nroll. C’est un portrait de femme subtil et paradoxalement aussi un travail sur les clichés : femme de vedette au foyer, femme trompée qui apprend par les journaux à sensation, les infidélités d’Elvis. Tout cela est très connu : à mes yeux, il s’agit d’un film féministe dans le sens où une femme se libère. Féministe oui, mais il en faut du temps et des humiliations quand on est amoureux d’un homme, pardon d’une image, avant de partir. Le féminisme arrive vraiment en fin de course.