« Le Principal » un film de Chad Chenouga
En Franche-Comté, Chad Chenouga avait tourné « Rue bleue », film autobiographique sur sa mère disparue alors qu’il était enfant. Dans son long métrage « De toutes mes forces » le réalisateur revenait sur ces années passées dans un foyer pour orphelin où il rassemblait toute son énergie pour se faire accepter par les autres élèves. Au départ le film s’appelait « La Niaque », à l’arrivée « De toutes mes forces ».
Dans « Le Principal » Chad Chenouga dresse le portrait d’un enfant d’immigré (Roschy Zem) devenu principal-adjoint. Côté pile, très rigoureux, il fait en sorte que tout se passe bien pour accéder au poste de principal. Il a la chance de bien s’entendre avec la principale du collège (Yolande Moreau) avec laquelle il aime échanger des livres et parler de longuement de littérature ;
Côté face, il a un frère marginal psychologiquement fragile qui lui, est resté en banlieue. Il y a aussi cette séparation d’avec sa femme qui fait de lui un être blessé et mélancolique. Il se soucie de son fils adolescent à qui il aimerait offrir la réussite. Alors, il magouille en le faisant réviser le corrigé de l’examen qu’il a en sa possession. C’est ainsi qu’il se retrouve en face de profondes contradictions. Alors qu’il a tissé de nouveaux liens avec sa femme et qu’il va obtenir sa promotion, il s’empêche de réussir comme si sa réussite trahissait quelque chose de lui et de ses racines.
Jusqu’à maintenant, Chad Chenouga faisait à chaque film, un rappel de sa vie ; doit-on voir ici une autre référence autobiographique de la vie du cinéaste ? On ne sait pas. Rien ne l’affiche. Chad est cinéaste, pour plein de raisons sans doute ; comme chaque individu, face à l’art, il cherche une forme de consolation et ce film est peut-être un pallier de plus ou peut-être pas. Dans un bon scénario on met de soi, « de l’unique et de l’universel » pour reprendre les termes d’un autre très beau film à l’affiche « Le cours de la vie ».
