Encore un ancien atelier d’horlogerie transformé en logements

Encore un ancien atelier d’horlogerie transformé en logements

Rue Baigue, un bâtiment conçu pour l’horlogerie sera vendu prochainement en appartements

Un panneau a été dressé récemment rue Baigue pour l’annoncer

A vendre rue Baigue

Le projet immobilier prévoit 8 appartements entre 28 et 200 m² vendus « à partir de 62000 €

Le projet est présenté par la société ABK Invest qui a conçu le projet immobilier de la rue Grosjean


rue Grosjean 5/8/22

Espérons que la rue Baigue ne sera pas bloquée durant des mois comme l’est la rue Grosjean !

Rue Baigue arrêt de  bus

Un des nombreux lieux des Chaprais marqué par l’industrie horlogère. Ici l’histoire est récente.

D’après la brochure Focus « Bâtir pour l’horlogerie à Besançon » par Besançon, ville d’art et d’histoire

« Ce n’est qu’entre 1966 et 1968 que la marque Electra, filiale de Lip, installée au 3 rue Henri Baigue produit ses montres. »

La fabrique de montres des frères Quartier

L’usine a été construite dans les années 1930 pour la SARL Quartier frères fondée en 1928 par Robert et André Quartier auxquels s’ajoutera en 1930, l’industriel suisse Georges Brutus (des Brenets). Le bâtiment a fait l’objet de différents agrandissements en 1941, 43 et 47. En 1943, elle produit des montres ancre de haute précision sous les marques déposées Tacite et QF. C’est en 1966 que différentes sociétés Lip, Quartier, Friez, Sobihor, Pilote, Lacorda … s’associent pour créer la société Electra SA qui a son siège rue Proudhon mais dont les montres sont produites 3 rue Baigue avant son transfert dans la nouvelle usine Lip de Palente.


On ne parle pas de l’entreprise Slava, pourtant elle y resta plus longtemps avant de s’installer au 7 rue Jouchoux à l’angle du boulevard.

L’entreprise Slava, une curieuse entreprise à capitaux russes

Réponse russe à l’américain Timex ?

Avant 1961, la S.I.C.H., la Société Industrielle et Commerciale d’Expansion Horlogère, groupait 12 fabricants français de composants et exportait ses produits vers l’URSS pour l’habillage des mouvements soviétiques et de montres assemblées pour le marché russe.

La S.I.C.E.H. a embauché Bernard Le Varlet qui prend comme associé son beau-frère Maurice Carruzzo. A la direction, on trouvera aussi plus tard Maurice Dejean, un ancien agent des services secrets, ancien ambassadeur en URSS.
En 1961 est donc créée la société anonyme Slava, à capitaux majoritairement russes, qui fait suite à la S.I.C.H. dont elle reprend l’activité d’exportation des « habillages » vers l’URSS.
Domiciliée place Saint Pierre, puis place du Jura, elle installe ses ateliers rue Henri Baigue

La société se consacre essentiellement à la production et la commercialisation des montres terminées. De 280.000 à 300.000 montres sont vendues annuellement sous la marque Slava ou la marque Raketa. La société importait aussi du matériel optique (photographique).

Slava horlogerie

Une nouvelle usine est édifiée 7 rue Jouchoux à l’angle du boulevard dans la zone industrielle de Trépillot

Slava Trépillot



Slavar réception en août 1975
Réception en août 1975 avec Bernard Le Varlet au centre et le député Tourrain (en blanc).

Au début des années 80, la nouvelle usine a employé jusqu’à 70 personnes pour l’emboîtage, le contrôle et le service après-vente.
En 1983, le conseil d’administration soviétique (les représentants du Mashpriborintorg) de Slava se sépare, d’abord de son directeur bisontin, Bernard Le Varlet, puis de Maurice Carruzzo quelques mois plus tard. Licencié pour des « raisons techniques », Maurice Carruzzo fait distribuer des tracts par son épouse à l’ouverture des portes de l’entreprise, le 16 août.

La société disparaît. Elle renaît le 15 janvier 1990, sous le nom de société anonyme Slava-Précision qui reprend les actifs de Slava. Elle est dirigée alors par M. Aubach, déjà actif dans l’industrie para-horlogère (sociétés Interstrap et Watch Design), le président du Conseil de surveillance de la société est un Russe, M. Korolev. La société continue ses activités horlogères dans le même bâtiment de la rue Jouchoux, en important de Russie et de Hong Kong, et exportant vers le Canada, la Suisse et l’Italie. Mais ses activités optiques sont transférées en région parisienne.
Slava Précision employait encore 24 personnes en 2004, mais elle est mise en liquidation judiciaire le 12 juin 2006 (procédure clôturée en 2009).

Sources : archives personnelles et celles de Christian Mourey
un article de Jean Marc Loiseau paru dans l’Est Républicain du 21 mars 2020

et l’article de Hanoi paru sur un site web spécialisé dans les montres russes


baigue, Nicolas Bruand du haut

Le bâtiment se trouve à l’angle de la rue Baigue et de la rue Nicolas Bruand près du petit pont. Il paraît modeste par rapport aux grands immeubles voisins et surtout ceux du quartier Saint Claude.

Le psychologue Sébastien Hof a installé son cabinet à cette adresse depuis février 2022.

Qu’est-ce que la loi Denormandie ?

La Loi Denormandie est entrée en vigueur le 1er janvier dernier et vient compléter le dispositif loi Pinel Ancien déjà en place. Pour ses promoteurs, « Elle vise à rénover les logements vétustes de certaines villes françaises par le biais d’un programme de défiscalisation avantageux à destination des investisseurs. Le tout dans l’idée d’améliorer la qualité du parc immobilier français et de répondre au besoin de logement des populations.«