Le docteur Perron et les Chaprais

Le docteur Perron et les Chaprais

«  Un homme de bien, un homme de cœur… » écrit la rédaction du journal bimensuel « Les Gaudes » à la suite du décès, à son domicile du 80 rue de Belfort, du docteur Perron, le 27 août 1892.

état civil décès août 1892

tombe du dr Perron ?

S’agit-il de la tombe du docteur Perron, au cimetière des Chaprais?

Le docteur Charles François Alexandre Perron est né le 21 avril 1824 à Broye les Pesmes en Haute-Saône. Son père (1794-1888) était percepteur à Broye les Pesmes et maire de ce village. Aîné d’une famille de 8 enfants, il fut tout d’abord placé par son père au petit séminaire de Marnay. Puis en 1841, il quitte Marnay pour une institution libre, la pension Meynier : il suit les cours du collège royal de Besançon (qui deviendra le collège puis le lycée Victor Hugo). La pension était dirigée par l’abbé Meynier. Il s’agissait de donner aux élèves des habitudes de bonne société. « Homme  du meilleur monde causeur aimable et enjoué, l’abbé présidait à tous les repas avec infiniment de distinction, ayant soin de ne mettre sur le tapis que des questions morales, des sujets de philosophie, de littérature ou d’histoire qui pouvaient intéresser ses élèves en vue d’entretenir une causerie agréable à laquelle chacun d’eux était plus ou moins en état de prendre part ».

Après son bac, il souhaite entreprendre des études médicales en vue d’entrer dans le corps de chirurgie militaire. Il fréquente donc la faculté de médecine de Besançon, puis l’école militaire de santé de Metz avant de se perfectionner à Paris, à  l’Ecole du Val de Grâce ; en juin 1849, il se met à la disposition de la municipalité parisienne afin de soigner une épidémie de choléra. C’est à cette époque qu’il est arrêté comme républicain. Il est alors emprisonné 3 mois à la Conciergerie : ayant souscrit un engagement militaire de 7 années en sa qualité d’étudiant en chirurgie, il doit passer 3 ans comme simple soldat dans un régiment de lanciers à Lunéville ! Libéré de ses obligations militaires, il rejoint à pied, faute d’argent, l’école réputée de médecine de Montpellier et il en repart en mars 1853, toujours à pied, son diplôme de docteur de médecine en poche,  afin de rejoindre sa Franche-Comté. Il s’établit aux Chaprais et il devient,  durant 34 ans, le médecin de la compagnie du PLM.

80 rue de Belfort

L’ancienne maison du docteur Perron, 80 rue de Belfort

Il épouse en 1854 Eugénie Marie Joséphine Brocard, (1828-1902), la fille d’un avocat de Besançon : ils auront 7 enfants, dont Laure Marie Françoise qui épouse à Besançon, en 1880, le capitaine Célestin Bobillier qui termina 2° de la première course vélocipédique Paris Rouen en 1869.

Malgré son travail et ses charges familiales, ce brillant esprit, curieux de tout va s’adonner  à des travaux littéraires sur les usages, les mœurs et les traditions du pays comtois, soit à des études médicales ou des travaux philanthropiques. Il sera d’ailleurs conseiller municipal de la ville de Besançon durant plusieurs mandats, de 1871 à 1884.

Voici d’ailleurs la liste de ses principaux travaux.

– Histoire de l’horlogerie en Franche-Comté (édition spéciale Lyon 1856) ;

– Des aspirations cuivreuses dans le travail de l’horlogerie (société de médecine de Besançon 1860) ;

– Annales des pestes en Franche-Comté (Société d’Emulation du Doubs) ;

– Recherches sur la mortalité dans le département du Doubs  (Société d’Emulation du Doubs) ;

– Les superstitions médicales (Edition spéciale)

– Proverbes de Franche-Comté (Edition spéciale) ;

– De l’honnêteté professionnelle (Société de médecine du Doubs. Edition spéciale) ;

– Histoire de Broye (Société d’Emulation du Doubs 1889) ;

– Mémoire sur la fièvre typhoïde aux Chaprais (Société de médecine de Besançon, publiée en 1890) ;

La fièvre typhoide aux Chaprais Dr Perron

– Du Médecin (Société de Médecine de Besançon 1891) ;

– Les Francs-Comtois : leur caractère national, leurs mœurs, leurs usages (Edition spéciale 1892).

Les Franc-Comtois par Perron

Indépendamment de ces ouvrages, le docteur Perron a publié de nombreux autres travaux dans le concours médical, la Revue littéraire de Franche-Comté, le journal Le Doubs, le Réveil du Doubs, les Gaudes, etc.

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