Parc des Chaprais : retour sur la célébration des 40 ans de donation de ce parc par M. André Millot
Nous avons évoqué cette cérémonie organisée le samedi 23 juin 2018, dans le Parc des Chaprais. Vous pouvez aussi vous reporter aux articles publiés sur ce site le 17 juin 2017 et le 23 juin 2018.
Madame Catherine Millot, fille d’André, a alors expliqué aux chapraisiens présents lors de cet hommage, que ce parc était la grande œuvre de son père. Il n’avait pas hésité à racheter une maison et un terrain attenant afin de l’agrandir. Car il avait toujours eu l’intention de le donner à la ville et à ses habitants. Ceci en mémoire de sa famille qui vécut plus de 250 ans aux Chaprais et dirigea le journal Le Petit Comtois qui devait paraître du 1er août 1883, au 22 mai 1944 date à laquelle les allemands suspendent sa publication.
Au nom des chapraisiens, Madame Michèle Roche, habitante des Chaprais depuis des dizaines d’années, membre du Conseil Consultatif des Habitants a souligné toute l’importance et l’intérêt pour notre quartier d’un tel parc. Son discours a fort ému le public présent : à tel point qu’ils sont nombreux à nous en avoir réclamé le texte intégral. Aussi, malgré ses réticences, nous avons obtenu finalement son autorisation pour le publier ici. Le voici donc….
« Madame Catherine Millot, si j’ai accepté de témoigner en tant que résidente des Chaprais depuis plus de 50 ans, c’est que plusieurs liens affectifs m’unissent au parc.
Le premier est dû à mon oncle qui avait acquis, en 1964, la maison contigüe à la villa des Iris, la villa de votre famille, toujours attenante à ce parc. Veuf avec 4 enfants, il nous recevait très souvent et tous nos repas familiaux se passaient au 8 de la rue de l’Eglise..
A chacune de mes visites j’admirais alors le parc voisin sans penser qu’un jour je pourrais m’y promener !
Le parc en 1978
Le deuxième lien tient à ma grand-mère : elle travaillait de minuit à 4 h du matin au Petit Comtois, rue Gambetta, où elle encadrait l’équipe d’ouvrières chargées de ficeler les paquets de journaux pour être expédiés dans toute la région !
Enfin, le 3 ème lien est l’importance d’un parc dans mon enfance.
Enfant, je passais beaucoup de temps chez ma grand-mère qui m’emmenait très souvent au parc Granvelle (elle habitait rue du Capitole l’ancienne rue des Granges) ; nous nous installions toujours sur le même banc (attention c’était le sien et malheur à qui l’occupait !).
Il n’y avait pas de zone de jeux à cette époque et je me contentais de l’écouter me commenter les activités du parc : nous admirions les belles toilettes des passantes qui se rendaient au théâtre en robe longue, nous pronostiquions les gagnants du crochet de la chanson au Palais de la Bière, et nous écoutions les concerts qui se donnaient sous le kiosque…
J’en ai gardé un merveilleux souvenir !
Inutile de souligner que lorsque, en 1978, ce très beau parc devient public, je m’en suis réjouie ! Mes enfants étaient déjà grands, mais j’y emmenais très souvent mes petits enfants. Pendant les vacances scolaires, ou le mercredi, nous le fréquentions régulièrement; et il n’était pas question de se rendre à la boulangerie, au magasin de journaux ou au cimetière, sans faire une pause récréative dans le parc ! Toboggan, tourniquet, animal à bascule faisaient leur joie ! Et les courses prenaient du temps !!!
Mais nous ne nous contentions pas de rester sur l’espace jeux, nous faisions obligatoirement le tour du parc et prenions plaisir à observer les arbres, les fleurs…
Je me souviens d’un mois de mars où tout au fond du parc un tapis de jonquilles avait recouvert le sol à notre grande surprise ; c’était pour ma petite fille un petit miracle ! Les jonquilles, on allait les cueillir dans le bois de Chailluz ! Mais là au milieu des maisons, c’était incroyable !!! Et pas une seconde l’enfant ne pensa en faire un bouquet ! C’eut été un sacrilège !!
Nous sommes retournées plusieurs fois pour les admirer… Y en a-t-il encore chaque printemps ?
Et puis à l’automne nous ramassions les pommes de pin en prévision des décorations de Noël ! L’arbre est toujours là, très productif, et ses cônes jonchent le sol, chaque année, jusque sur le trottoir !
Aujourd’hui le parc est bien aménagé, avec une nouvelle aire de jeux, une boite à livres : parents et enfants y prennent toujours beaucoup de plaisir ; certains même le fréquentent quotidiennement à la sortie de l’école
A Pâques cette année après notre repas familial, mes petits enfants se sont rendus au parc pour y faire jouer leur petite fille de 3 ans, mon arrière petite fille !!
En faisant ce don à notre ville, et à ses habitants, vous pouvez constater, Madame Millot, la joie que votre père a donnée à trois générations et je suis sûre que cela va encore continuer longtemps.
Au nom des familles de ce quartier merci Monsieur Millot de nous avoir offert la possibilité de profiter d’un coin de nature au milieu de l’agitation urbaine… Les chapraisiens pourront encore longtemps y conduire leurs jeunes enfants et se détendre ou lire sous les magnifiques arbres du parc…
Je vous remercie de votre attention. »
Photos : Alain Prêtre, archives municipales.Est Républicain. DR