Rencontre avec Edouard Heyraud alias VIZZ, sculpteur
Comment qualifier votre pratique artistique ?
Elle est multiple : je fais de la sculpture par modelage et assemblage, mais aussi du design produit, de la scénographie, du graphisme, etc bref des arts plastiques
Vos réalisations sont étranges, d’où vient votre inspiration ?
Je puise dans l’univers du Street Art et des tendances actuelles en matière de Design et de Mode. La Bande dessinée, essentiellement les Comics américains, mais aussi les films fantastiques sont également une source d’inspiration.
Le film Metropolis de Fritz Lang m’a beaucoup marqué. J’ai d’ailleurs réalisé une sorte de maquette où on retrouve l’univers architectural du film, et le personnage de la femme-robot a largement inspiré le reste de mes créations. Je suis attiré par la tendance Steam Punk qui est à l’origine un courant littéraire, sorte d’uchronie rétro-futuriste.
NDLR l’uchronie est un genre de science-fiction qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé
Avez-vous des coups de coeur parmi les auteurs ?
Le célèbre auteur de bande dessinée Mœbius, Jamie Hewlett qui a créé entre autre les personnages de Gorillaz, ou encore Matthew Barney figure importante de l’art contemporain.
Je travaille beaucoup en musique, je ne sais pas si cela influence ma création artistique. En général, j’écoute du hip-hop, de l’électro et du rock.
D’où vous est venu ce goût pour ce genre de pratiques artistiques ?
Très tôt, je voulais m’amuser à faire des personnages avec des jouets, des poupées que je transformais. A force d’en faire, ça a évolué.
Quelle a été votre formation ?
Après un bac technique de productique mécanique à Jules Haag, j’ai fait un BTS d’arts appliqués option « design produit » à Troyes ce qui m’a beaucoup aidé pour travailler en volume une variété de matériaux.
Quels matériaux utilisez-vous ?
De tout, beaucoup de métal et d’objets de récupération. Je fréquente beaucoup les brocantes et je récupère des pièces par exemple des poulies, des ancres. J’utilise aussi de la résine polyester pour modeler des formes plus organiques.
Quels outils ou machines utilisez-vous ?
Un peu de tout pour réaliser des soudures, des collages, et assemblages. Je m’adapte aux matériaux que je rencontre, parfois même je fond du Légo !
A la fin, tout est laqué avec de la peinture. Le temps nécessaire est variable, 3 ou 4 mois parfois un an, ça dépend notamment de la taille du projet. J’essaie de varier pour tous les budgets
A quelles expositions avez-vous participé ?
A près d’une trentaine. En Franche-Comté, en Lorraine, en Alsace, en Côte d’Or, en région Parisienne, en Suisse, aux Etats-Unis etc …
Je participe régulièrement à la Biennale des Arts Plastiques de Besançon dont la dernière en octobre 2017,
et je suis également un habitué du Festival du film fantastique de Gérardmer, 7ème participation cette année !
Très récemment, j’ai exposé à Nancray
Pourquoi participez-vous aux Rencontres avec les artistes des Chaprais ?
Ce qui m’a plu, c’est la façon de rencontrer d’autres artistes du quartier. J’en connaissais déjà quelques uns comme Carole Denéchaud et Sylvain Prégaldiny, c’est l’occasion d’en découvrir d’autres et aussi de discuter avec les visiteurs. Voir le programme
Quel lien avez-vous avec le quartier des Chaprais ?
Depuis 2008, j’y travaille (dans mon atelier de la rue Just Becquet). J’adore ce quartier. Il y a pas mal de commerces, c’est assez actif. Pour moi qui aime bien chiner, le Troc des Chaprais, c’est le Top !
Que pourrait-on améliorer dans le quartier ?
Des initiatives comme ces Rencontres avec des artistes, c’est la première fois, il ne faudrait pas que ce soit la seule. Dans d’autres villes, j’ai vu aussi des visites organisées dans les ateliers d’artistes.
Que pensez-vous de l’association Vivre aux Chaprais ?
Je trouve super ce que fait cette association et d’ailleurs je n’en connais pas d’autre à part le Café des pratiques que j’apprécie aussi.