Sylvain Prégaldiny photographe plasticien
Sylvain Prégaldiny photographe plasticien
Quelle a été votre formation ?
J’ai fait une école de photo à Paris, puis une formation de graphiste à Besançon
Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai occupé plusieurs postes dans l’imprimerie et la sérigraphie dans différentes entreprises Franc-Comtoises. Actuellement, je suis graphiste dans une entreprise et parallèlement, je travaille à mon compte comme photographe évènementiel. Je propose mes services pour des mariages et autres cérémonies et donne des cours de retouches numérique, ma spécialité.
Quels sont vos thèmes favoris ?
Je m’intéresse surtout à la photo urbaine, à l’évolution des villes et à l’ambiance qui y règne. Je photographie des constructions, des bâtiments, des détails graphiques et des couleurs. J’ai beaucoup photographié des friches industrielles avec leurs univers mystérieux. Mais j’aime également photographier les paysages Comtois avec leurs couleurs subtiles et leur lumière tamisée. A part cela, je fais très peu de portraits et guère de photos de mode ou de studio, trop artificiel à mon gout.
Votre objectif est-il de reproduire la réalité ?
Pourquoi la photo se bornerait-elle à reproduire la réalité (Laquelle dʼailleurs?), et ce qui nous entoure avec la plus grande exactitude ? La réalité mʼennuie et comme un peintre jʼai choisi la voie inverse : l’interprétation. La photographie en est une, on a tendance à lʼoublier ! Cʼest elle qui me permet de transférer les instants forts et les sentiments que les lieux que je photographie m’ont inspirés.
Quelle technique utilisez-vous ?
J’ai commencé par l’argentique en travaillant dans des labos pour les tirages. J’ai longtemps tiré mes photos noir et blanc dans mon propre labo. L’usage du numérique est venu avec ma formation de graphiste. J’ai appris à maîtriser les logiciels de traitement d’images et le tirage numérique qui ouvrent d’immenses possibilité créatives.
On ne se limite pas à varier les contrastes et les couleurs, il faut “sculpter” la photo à l’aide de logiciels pour en faire ressortir toute la quintessence .
Comment procédez-vous ?
L’appareil ne fait pas l’éclairage, c’est pourquoi je m’attache à choisir précisément l’heure et la saison de mes prises de vues, c’est primordial ! Je préfère l’hiver avec un ciel gris : la couche de nuages adoucit les contrastes. J’aime bien les couleurs de l’hiver avec des demi-teintes plus subtiles.
J’aime bien photographier souvent les mêmes endroits car je les connais par-cœur, je sais directement où aller. Je me rends à moins d’une demi heure de route, pour être sur place immédiatement si l’éclairage est intéressant. J’y porte une attention particulière car c’est cela qui détermine l’intérêt d’une prise de vue de paysage.
Autrement, je rode dans les rues des villes pour repérer des sujets intéressants, je prends des notes précises pour retourner sur place plus tard. Je mène plusieurs projets parallèlement sur plusieurs années et le moment venu je présente une exposition.
Quelles ont été vos principales expositions ?
Depuis 2005, j’ai fait environ 35 expositions.
Parmi mes meilleurs expositions, j’ai présenté des photos prises le long du Doubs de Chalezeule à Deluz pendant toute la saison hivernale (Biennale des arts plastiques de Besançon 2009).
Je me suis également beaucoup intéressé aux friches industrielles et bien sûr à la Rhodia que j’ai photographiée pendant deux ans (expo à l’IUFM en 2007). Ce lieu mystérieux possède une palette de couleur incroyable et une lumière théâtrale qui la met parfaitement en valeur.
Puis Berlin a été un de mes sujet de prédilection. Suite à plusieurs séjours dans la capitale Allemande, j’ai consacré sept expositions à cette grande ville en pleine mutation.
Je me suis intéressé à la partie Est de la ville avec ses quartiers très conviviaux, possédant de nombreux ateliers d’artistes et de lieux festifs qui se transforment petit à et perdent leurs âmes au profit de constructions plus normatives. J’ai voulu en garder une dernière trace avant qu’ils ne disparaissent.
Mes trois expositions Bisontines « Trames », « Réel irréel » (Centre Diocésain 2016), et « Branchitude » en 2017 à la Biennale des arts Plastiques marquent une nouvelle orientation de mon travail photographique vers un style plus graphique.
Qu’allez-vous exposer les 17 & 18 mars à la Rencontre des artistes des Chaprais à la Cassotte ?
J’hésite encore beaucoup. Sans doute des photos urbaines et de paysages traités de manière très graphiques aux dimensions adaptées au lieu étant donné l’espace limité.
Pourquoi exposer ou même travailler à plusieurs ?
Le photographe est souvent seul. Or, il est utile d’entendre des remarques sur son travail. Les visiteurs d’une exposition peuvent parfois exprimer leur ressenti, mais un regard plus avisé me semble utile. C’est pourquoi nous avons constitué un collectif photographique K1017. Nous avons exposé ensemble au FJT Les Oiseaux en 2017 et bientôt à l’automne 2018. Chaque membre du groupe a sa vision d’un sujet, c’est très intéressant d’échanger sur notre pratique et de d’observer nos différences d’interprétation. Cela nous permet de progresser.
Voyagez-vous beaucoup ?
Dans mon imaginaire surtout ! J’ai tout de même passé des vacances dans plusieurs pays d’Europe comme l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et Turquie. J’y ai photographié de superbes paysages.
Mais c’est dans mon univers quotidien ou proche que je puise le plus d’inspiration ! J’y trouve tout ce dont j’ai besoin pour me créer un monde très personnel !
Quels sont vos liens avec les Chaprais ?
Cela fait onze ans que j’habite ici. J’apprécie la proximité des commerces. Je n’ai pas besoin de prendre la voiture. On rencontre beaucoup de gens. C’est sympa. Auparavant, où j’habitais il fallait tout le temps prendre la voiture pour faire la moindre course. Résultat, les gens ne se rencontraient jamais, ne se parlaient pas, ils se croisaient juste en voiture. A l’inverse, le quartier des Chaprais est très convivial.