Rencontre avec Blandine Girerd artiste plasticienne

Rencontre avec Blandine Girerd artiste plasticienne

Rencontre avec Blandine Girerd artiste plasticienne

Blandine Girerd peintre

D’où vous est venu cet attrait pour les arts plastiques ?

Je viens d’une famille d’artistes peintres et de musiciens. A l’adolescence, j’ai su que je voulais m’orienter vers l’art, à la suite d’un déclic à l’île de Ré, mais j’ai été contrariée dans mon choix. Je suis revenue à l’art seulement en 2006 après une longue période.

Quelles ont été vos activités professionnelles ?

J’ai eu trois cursus. J’ai été assistante trilingue juridique. Puis, j’ai passé une Maîtrise spécialisée dans les politiques de l’emploi à la Sorbonne et en Franche-Comté puis je me suis préparée au métier d’enseignant de Sciences économiques et sociales à l’IUFM de Besançon avant d’exercer cette profession en lycée.  Ensuite, je suis devenue professeur d’économie gestion dans des Centres de Formation d’Apprentis (CFA) de Besançon.   En 2006,  j’ai entrepris des études supérieures d’arts plastiques et pour enseigner cette matière.  J’ai ensuite eu l’opportunité d’un emploi mixte (gestion et arts plastiques) en CFA à Besançon.

 A quelles expositions avez-vous participé ?

Au début, j’ai exposé avec Art’Pol dans le Jura, puis à Ornans et  à l’étranger : à New York, Barcelone, Londres, Miami, Montreux, Lausanne….  Je suis assez sollicitée par le biais d’internet.  Cependant l’an dernier, j’ai pris un local rue Mégevand pour créer, en face du Centre diocésain. Actuellement, je n’ai plus d’atelier et c’est un frein certain à la création. Et pour montrer mes créations, c’est un souci réel, et je sais que c’est le cas de nombreux artistes en France aujourd’hui.

En vue d’agir pour améliorer la visibilité des artistes, je suis devenue correspondante régionale de la Maison des Artistes, depuis un an.  Je travaille en partenariat avec Culture Action, qui est désormais installé sur la friche culturelle, pour renseigner les artistes et aider ceux qui veulent se professionnaliser. Je suis en lien également avec l’Observatoire régional et je réfléchis aux moyens de fédérer les artistes pour améliorer la situation.

Quels sont vos thèmes favoris ?

Je fais surtout de la peinture abstraite. Ce qui m’intéresse c’est la couleur, les pigments.

Blandine Girerd

J’ai suivi une formation de Chromo-thérapie en Suisse en 2012 avec Pierre Van Obberghen pour comprendre pourquoi les gens sont attirés par certaines couleurs et pourquoi ils en rejettent d’autres.

Couleur Pierre Van Obberghen

Personnellement, j’aime bien les teintes turquoise et framboise (magenta). Mais les attirances évoluent en fonction de différents facteurs : l’humeur, les événements qui nous touchent, notre santé, nos besoins etc.

Blandine Girerd peinture

Donc je peins parfois dans d’autres teintes majeures. Je recherche les pigments, les contrastes et la lumière et j’aime qu’il se dégage un mystère de mes créations.

Y a-t-il des peintres célèbres qui vous ont inspiré ?

J’ai été attirée étant jeune par les impressionnistes et j’ai eu un vrai coup de coeur pour William Turner dont j’ai vu une exposition au Grand Palais à Paris

J’ai grandi entourée de références artistiques plutôt classiques, mais j’ai enrichi mon univers à force de fréquenter les expositions, notamment à Paris où j’ai vécu dix ans et où je me rends régulièrement. J’aime bien Niki de Saint Phalle qui était une artiste indépendante et libre, et aussi Antonio Gaudi : ils créent des architectures inventives et qui rejoignent un imaginaire farfelu. Je n’ai jamais cherché à copier, d’ailleurs je n’aimerais pas cela.

Comment peignez-vous ?

J’aime bien respecter le nombre d’or. Je commence en général par me fixer une base de couleur.

Blandine Girerd

J’utilise de la peinture acrylique, des encres.

Blandine Girerd

Je mélange des couleurs, souvent en les superposant. J’ai ma technique propre mais je ne m’enferme pas. Tout d’un coup, je me dis, c’est fini, je n’y touche plus, c’est intuitif. Je peins souvent en musique. J’ai besoin d’être dans ma bulle quand je crée. Enfin j’aime expérimenter.

Blandine Girerd peinture

Comment présentez-vous vos œuvres ?

Je préfère utiliser le plexiglas plutôt que le verre, pour éviter la casse, parce que c’est moins lourd et surtout pour la transparence. Sinon je présente aussi mes châssis bruts.

Blandine Girerd peinture

Pour présenter des peintures dans une exposition, il faut généralement donner des titres. Le plus souvent, ils me viennent à l’esprit après coup.

Pourquoi participez-vous aux Premières Rencontres avec les Artistes des Chaprais des 17 & 18 mars ?

Je trouve que c’est une très bonne idée de réunir les artistes du quartier. J’en connaissais déjà quelques uns , j’en découvre d’autres. Cela permet de faire connaissance, de sortir de sa bulle, d’échanger entre artistes et avec d’autres personnes dans une ambiance conviviale. Forcément c’est enrichissant. Je pense exposer quelques peintures et proposer aux personnes qui le désirent d’établir leur profil de couleurs avec un logiciel spécifique, le Color Test Pro (Licence du Color Institute de Genève)

Quels sont vos liens avec le quartier des Chaprais ?

Lorsque nous sommes venus à Besançon en 1993 nous avons habité à Thise puis avons cherché à acheter un appartement. Nous avons jeté notre dévolu sur le 15 rue de la Mouillère, au-dessus de la pharmacie. Puis au 7, au-dessus du Fontaine-Argent.

Et après avoir vécu aux Montboucons avec nos trois enfants nous sommes revenus… au Vesontio, avec les avantages de la ville, un jardin qui nous rappelle notre maison, et un voisinage plutôt agréable. Il est d’ailleurs amusant de constater que nous sommes plusieurs artistes à y vivre. Je suis originaire de Beaune, mais j’ai passé un grand nombre de vacances près de Besançon à la campagne sur le plateau vers Valdahon. Une partie de ma famille est originaire de Besançon. Mon arrière grand-père était peintre, il a une petite rue à son nom (la rue Trémolières) et bien que son atelier à l’époque ait brûlé, il reste quelques tableaux en circulation. Il y en a un grand au Kursaal dans l’escalier notamment.

Que pensez-vous du quartier des Chaprais ?

C’est le quartier que je préfère. Il est à la fois proche du centre ville et ouvert sur la nature. C’est vraiment un quartier agréable. Il a conservé une âme, comme un cœur de village. Nous fréquentons plusieurs restaurants du quartier : la brasserie Fontaine Argent, le Temps jadis, la Perle, chez Félix… Je fréquente des commerces de la rue de Belfort : la crèmerie La Rigotte, Au pain d’Antan, la banque, Picard, ma fille fait de la danse à l’Asep… La proximité de la gare Viotte est un atout certain.

Que pourrait-on améliorer ?

Le stationnement : les gens qui viennent nous voir ont du mal à trouver une place. Je me déplace surtout à pied dans le quartier. Avec le tram, la circulation est devenue compliquée avenue Fontaine Argent. Et pour créer plus de lien social, je trouve qu’il manque une place de type cœur de village. Il manque cet endroit qui serait le lieu de convivialité (type cafés, terrasses). Et il y a pas mal de locaux commerciaux vides, peut-être pourrait-on les louer à des artistes ? Créer un quartier de galeries et de création…

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