Faut-il faire confiance ? thème du Grand escroc par le théâtre Alcyon

6 juin 2017 Christian Renard

Ecrit en 1857, le livre The Confidence Man (le Grand Escroc) est construit sur le thème très actuel de la confiance.

L’action se déroule sur un bateau, au fil du Mississippi. Tour à tour sourd-muet, estropié, guérisseur, l’escroc dupe les voyageurs. Pourtant, ce « confidence man » est l’« homme de confiance ».

Affiche de Jung Yoon Lee

Patrick Melior a réalisé une adaptation en deux versions du Grand Escroc d’Herman Melville, (1819-1891) voyageur et écrivain américain surtout connu comme auteur de Moby Dick

Voir le portrait de Patrick Mélior

le Théâtre Alcyon présente deux versions :

• Une version, pour deux comédiens professionnels, a été créée au Théâtre du Voyageur à Paris en janvier 2017, sera présentée au Fort de Chaudanne à Besançon, à 20 h 30 du 21 au 25 juin 2017 avec: Catherine Clerc et Jean-Pierre Bolard

• Une deuxième version, pour douze comédiens de l’Atelier-Alcyon est présentée au Fort de Chaudanne à 20 h 30 du 5 au 18 juin 2017 (relâche le 12 juin).
Au lieu d’interpréter un grand nombre de rôles, les acteurs se succèdent pour interpréter les différents variantes d’escroquerie :

Laurent Berçot, Laurent Buchle, Jean-Pierre Bolard, Louis Clemens, Bruno Daros, Patrick Dignac, Rose Gutierreez, Marie-Alice Ottmann, Claire Serre, Isabelle Sosolic, Gina Todeschini, Johanna Vuez font partie de la distribution.

Comme toujours, Patrick Mélior a bien su utiliser le cadre pour évoquer le bateau sur le Mississipi. Cette fois ci tout se passe en intérieur (ce qui est plus rassurant quand la météo est incertaine) avec des décors arrangés par Jean-Philippe Cleau, Patrick Dignac, Bruno Daros et Jean-Pierre Bolard et la lumière de Philippe Breton.

Les costumes sont soigneusement choisis (par Johanna Vuez).

Les voyageurs sont sur le pont

Patrick Mélior présente ainsi la pièce :

« Vous ne connaissez peut-être pas le Grand Escroc d’Herman Melville, mais de grands escrocs, ça, vous en connaissez. On en connait tous d’innombrables, quand on ne l’est pas soi-même. Peut-être même le sommes nous tous, un peu, pour les autres. Un moyen de survie dira-t-on.Quel est le plus grand escroc aujourd’hui ? Avec Melville nous imaginerons que ce n’est pas un personnage unique, mais une institution, un ordre, une religion, une société de bienfaisance, un programme électoral, une place financière, un commerce, une publicité. Il y a dans l’escroquerie quelque chose d’amusant. Au fond, on se moque plus facilement de la victime que de l’escroc, comme au 19 eme siècle on se moquait du cocu. Et puis il y a tellement de formes d’escroqueries. La pire peut-être est celle de ceux qui s’escroquent eux-mêmes… Ah ! Ces illusions d’honnêteté, de bonne conscience : hypocrisie, hypocrisie, hypocrisie ! Et il faut le théâtre pour le dénoncer et s’en amuser. »

Parmi ceux qui demandent qu’on leur fasse confiance :

Un herboriste qui prétend soigner toutes les maladies