La maison Boss va disparaître

La maison Boss va disparaître
Photo de la maison Boss vue de la rue de l'Industrie

La maison Boss vue de la rue de l’Industrie

L’hôtel Florel désirant s’étendre, les propriétaires ont racheté l’ancienne maison Boss située au coin de la rue de l’Industrie et de la rue Viotte. Ils auraient souhaité la garder mais, pour diverses raisons, ils sont contraints de la démolir.

Grâce à Alain Prêtre, nous avons pu rencontrer le propriétaire précédent, M. Philippe Bracco, qui avait racheté cette maison à Georges César  Boss. Il nous a aimablement communiqué les renseignements en sa possession et des photos de son ancienne demeure. Qu’il en soit ici remercié.

Sur le pignon du mur, côté rue de l'Industrie, enseigne de la maison Boss

Enseigne Boss côté rue de l’Industrie

Monsieur Georges César Boss, d’origine suisse, est venu s’installer dans cette belle maison de ville construite en 1898, dans les années 1920/1930. Il y avait créé un commerce de ferments de raisin qui alimentait les viticulteurs franc-comtois, bourguignons, alsaciens mais aussi allemands et italiens… la proximité de la gare explique certainement cette installation dans ce quartier.

Facture Boss datant de 1922

Vieille facture Boss

Texte d'une publicité parue dans l'annuaire Fournier avant la guerre

Encart publicitaire boss dans l’annuaire Fournier avant la guerre

Il avait même créé une sorte de médicament à base de ferment de raisin. Ce commerce a périclité à la fin des années 70 et s’est interrompu à la fin des années 1980.

Boss faisait de la publicité pour son médicoaliment

Information publicitaire sur le medicoferment

Rappelons qu’un marché au raisin était installé de l’autre côté de la voie ferrée. Il reste de cette époque un bâtiment aujourd’hui réaménagé.

Façade de l'ancien marché aux raisins, avenue du commandant Marceau

L’ancien marché aux raisins

Georges César Boss était une figure très connue dans le quartier, les anciens s’en souviennent encore ; il était, entre autres, collectionneur de voitures anciennes.

En 1999, M. Philippe Bracco rachète cette maison qui comptait pas moins de 16 pièces ! Et ce sur 4 niveaux. La cage d’escalier en bois était très belle comme vous pouvez en juger par cette photo.

Photo de la cage d'escaliers de la maison Boss

La cage d’escaliers

Philippe Bracco y a fait faire des travaux à l’intérieur : électricité aux normes actuelles, plomberie, chauffage… mais il avait tenu à garder à cette belle demeure tout son cachet originel : les fenêtres avec leurs espagnolettes, les boiseries dans les pièces et la montée d’escalier, les plafonds avec leurs belles moulures, les planchers en chênes ou en sapin, la superbe cheminée à insert du salon ou encore les carrelages colorés…

Belle cheminée dans la maison Boss

Cheminée de la maison Boss

Le jardin, lui aussi, avait un charme certain avec ses grands arbres, ses treilles qui devaient servir à Monsieur Boss pour fabriquer ses ferments, un coin de campagne en plein centre-ville. De janvier 2001 à mai 2014, cette maison chargée de souvenirs a accueilli plus de 200 étudiants étrangers, de tous les pays du monde, venus à Besançon pour apprendre le français au Centre de linguistique appliquée (CLA) de l’Université de Franche-Comté : japonais, australiens, saoudiens, américains… tous en gardent de très bons souvenirs.  Mais M. Bracco, estimant que cette maison n’était plus à sa place, enfermée entre de hauts murs qui se sont peu à peu édifiés, un peu isolée, très sombre, il s’est résolu à la revendre en juin 2014, et avec un immense regret, pour l’extension de l’hôtel Florel.

Avec la transformation des entrepôts Sernam et les constructions à venir, de l’autre côté de la rue Viotte, c’est tout un quartier qui va être profondément transformé.

Raison de plus pour se souvenir de la maison Boss…

Voir les précédents articles sur le sujet : la fin d’un parc rue de la Viotte (22 février 2016)

et la page consacrée à la rue de l’Industrie,

celle consacrée à la rue de la Viotte

Categories: Humeur des chaprais

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