Portrait du Résistant Eugène Renaud
Dix-neuvième portrait de résistant tué lors des combats pour la libération de Besançon et dont le nom figure sur la stèle de la Résistance, place de la Liberté aux Chaprais. portrait établi par mr. Bernard Carré.
RENAUD Eugène Alphonse Félix est né le 14 juillet 1914 à Amancey (Doubs), fils de Félix Renaud et de Léontine Volant. Il a 4 frères et sœurs.
Il était chauffeur d’automobiles, en 1934, puis militaire (1935-1943), puis gardien de la Paix.
Il s’est marié avec Marie Beaubichet le 30 décembre 1939 à Besançon et a [?] enfants.
Il s’est installé à Besançon 10, avenue de La Vaite vers [?].
Lors du conseil de révision en 1934, avant son service militaire, il a 20 ans et il est décrit ainsi : sa taille est de 1,73m, cheveux châtain foncé, yeux gris vert, front moyen vertical, nez rectiligne, visage ovale, teint coloré. Pour le degré d’instruction, il est classé dans la catégorie 3 (niveau Certificat d’études). Il avait le permis de conduire motos, n° 34975, délivré par le Préfet du Doubs le 28 septembre 1932, et voitures, n° 32575, délivré par le Préfet du Doubs le 7 novembre 1931. Le conseil de révision l’avait classé dans le service armé.
Il a effectué son service militaire au 506ème Régiment de Chars de Combat (506° R.C.C.) du 21 octobre 1935 au 5 octobre 1936, les services comptant du 15 octobre 1935 au 14 octobre 1936, puis s’est engagé pour 1 an. Il a été nommé caporal le 20 mai 1937.Puis il s’est réengagé pour deux ans le 21 septembre 1937 à l’Intendance militaire de Besançon au titre du 506ème R.C.C. pour compter du 15 octobre 1937. Admis dans les cadres des spécialistes comme ouvrier mécanicien le 16 octobre 1937, il est promu sergent spécialiste le 1er octobre 1938. Nouveau réengagement pour un an le 8 mars 1939 à l’Intendance militaire de Besançon au titre du 506ème R.C.C. pour compter du 15 octobre 1939. Il est alors versé au 16° Bataillon de Chars de Combat le 27 août 1939.
Lors de la mobilisation il est affecté au 16° Bataillon de Chars de Combat. Il a participé aux affectations et aux combats de ce bataillon du 2 septembre 1939 au 21 juin 1940. Fait prisonnier le 22 juin 1940 à Cornimont (Vosges), il s’est évadé le 12 avril 1941.
Il est affecté au 153° Régiment d’Infanterie aérienne le 14 mai 1941. Il est réengagé pour un an le 11 septembre 1941 au 153° R.I.A. à compter du 26 octobre 1940, puis pour deux ans le 18 décembre 1941 au titre du 153° R.I.A. à compter du 26 octobre 1942.
Il a été démobilisé le 27 novembre 1942.
Il est grièvement blessé le 7 septembre 1944, lors d’un accrochage à Fontaine Écu à Besançon. Dans son rapport « sur l’expédition de Saint-Claude», Marcel Riffey écrit : « Le jeudi 7 septembre 1944, vers 18h30, nous sommes montés sur 3 chars américains à l’extrémité de la Rue de Belfort, devant le Café Belz. […] Notre groupe se composait d’environ 25 à 30 FFI et isolés sous le commandement du Lieutenant Manotte.
Nous étions une dizaine sur le premier char ; j’ai reconnu à mes côtés Mussillon, secrétaire de Police, Renaudin, brigadier de Police, Cretin, Agent de Police, Robert, Agent de Police, Renaud, Agent de Police, Renard Henri, Avenue de La Vaite, Guêpe, Agent de Police.
À 19h15, nous sommes partis grimpés sur les chars en direction de Saint-Claude. Les chars descendirent la rue de Belfort et montèrent l‘avenue Foch. Celui sur lequel j’étais s’arrêta en face de la Villa Douce. Là, on nous fit prendre la formation de combat en ligne de tirailleurs, direction Saint-Claude. Nous avons traversé les Glacis devant la Gare Viotte et nous sommes arrivés au passage en dessous du Pont de chemin de fer de la Rue de Vesoul. À ce moment, les deux autres chars sont arrivés et tous les camarades sont descendus et se sont joints à nous.
Nous nous sommes engagés dans la Rue de Vesoul en formation de combat de rue.
Le Lieutenant Manotte nous avertis alors : « Attention les gars, les Allemands sont du côté du Chemin Français ». Nous avons continué de monter la Rue de Vesoul en rasant les murs en accompagnement des chars qui marchaient sur la chaussée ». (Musée de la Résistance et de la Déportation, Besançon, Fonds Devaux-Maurin, Boîte 1, Archives de la SRD2, Groupement de Besançon, Liasse D 9, Rapports du groupe Manotte, Document 6, Rapport de Marcel Riffey, FFI, au Lieutenant Manotte).
Transporté à la Clinique du Docteur Heitz, 21, rue de la Mouillère, il y est mort le 8 septembre 1944 à 4h30. Il reçoit l’hommage d’obsèques nationales à l’Institution Saint-Joseph, avenue Fontaine Argent le 11 septembre 1944. Il est inhumé dans le cimetière des Chaprais à Besançon. Le 6 février 1945, il a été déclaré « Mort pour la France » par avis du Commandant la SRD2 ; l’acte a été enregistré le même jour (cote AC 21 P 21266).
Sources : Archives Municipales de Besançon, État civil, registre des décès, 1944, acte de décès n° 906 (1 E nc) ; Convoi des victimes civiles et FFI décédés les 5-8 septembre à Besançon, obsèques nationales le 11 septembre 1944 (4 H 52/1) ; Musée de la Résistance et de la Déportation, Besançon, Fonds Devaux-Maurin, Boîte 1, Archives de la SRD2, Groupement de Besançon, Liasse D 9, Rapports du groupe Manotte, Document 6, Rapport de Marcel Riffey, FFI, au Lieutenant Manotte ; Les Nouvelles de Besançon, 11, 13 (n°4) et 14 ( n°5) septembre 1944 ; Memorial Genweb. Org (référence bp-5167756); recherches de la section du Doubs du Souvenir Français.
Relevés de monuments : Besançon, Monument aux morts; Besançon, Stèle commémorative Place de la Liberté; plaques commémoratives de notre Dame de la Libération à la Chapelle des Buis; Besançon, Livre d’or des habitants de Besançon morts pour la France, 1961 (AMB, 4 H 83).