Que font et que disent les agences ? Santé, bâtiment, agroalimentaire… des secteurs qui peinent à trouver de la main d’oeuvre

Les statistiques l’affirment : après la crise du Covid, l’activité économique est repartie, l’emploi aussi, le chômage diminue, les agences d’intérim étant un bon indicateur. Il n’en manque pas aux Chaprais.

Agences généralistes ou spécialisées, elles observent toutes un décalage entre les offres d’emploi et les demandes.

Sans surprise, c’est dans le domaine de la santé que la tension est la plus forte.

L’agence Adecco Medical située au 31 avenue Carnot est spécialisée dans un secteur qui peine beaucoup à recruter. Elle propose actuellement 306 offres en Franche Comté, que ce soit des infirmiers, des aides soignantes etc.. mais pas tellement pour des intérims. La plupart des employeurs que ce soit l’hôpital des cliniques, des EHPAD, ou d’autres structures, recherchent du personnel susceptible d’être stable. Or, malgré quelques augmentations salariales récentes, ces métiers apparaissent dévalorisés. Sur l’ensemble des jeunes qui commencent des études par exemple pour être infirmière, une importante proportion abandonne avant la fin des études, d’autres échouent à l’examen, d’autres partent travailler en Suisse, il reste trop peu de monde pour occuper les postes vacants. Cette désaffection est aussi la conséquence de la recherche de la rentabilité au détriment de la qualité des soins.
En ce qui concerne l’agence, son chiffre d’affaires a doublé en 2 ans (par rapport à 2019 avant la crise du Covid).

Dans le secteur du bâtiment et des Travaux publics, l’activité est traditionnellement ralentie en hiver. Pourtant, on recherche déjà beaucoup de maçons, électriciens, carreleurs, peintres-plaquistes etc … Ce sont par exemple les offres d’emploi proposées par l’agence Triangle Intérim située 7 place Flore.

La société Triangle dispose de 190 agences en France. L’agence de Besançon est généraliste, elle propose aussi des offres d’emploi dans le domaine commercial par exemple. Elle reçoit beaucoup de chercheurs d’emploi (autant de femmes que d’hommes) qui déposent des CV. Actuellement, elle ne propose pas de poste de cadres qui ont souvent un réseau spécifique.

L’agence Temporis au 25 avenue Carnot, dispose de deux bureaux situés côte à côte dont l’un est spécialisé dans les emplois de cadres. C’est la seule agence où l’on est accueilli par un homme, qui s’excuse de ne pas pouvoir nous recevoir, il n’a pas le temps, il est débordé.

Bon accueil, en revanche par les jeunes femmes de l’autre bureau. Elles proposent une trentaine d’emplois dans l’industrie notamment du luxe (horlogerie, joaillerie). Elles constatent un décalage entre les attentes des entreprises : 80 % des emplois proposés débouchent sur des emplois définitifs, alors que bien des jeunes préfèrent ne pas s’engager.

A l’agence Supplay, la responsable tient un peu le même discours. Elle ne recherche pas seulement des intérimaires, elle fait du « recrutement », car les entreprises veulent du personnel qualifié stable. Or « les jeunes ont peur des CDI ».


Offre d’emploi de polisseurs avec expérience de 2 ans minimum

Et certains dans l’usinage, préfèrent aller travailler en Suisse.
Cette agence traite à 70 % des emplois dans l’industrie et la logistique et pour le reste dans le bâtiment et les TP et aussi le tertiaire. Elle constate aussi des offres qui ont du mal à trouver preneur dans la logistique, on recherche des caristes, des chauffeurs de poids lourds et des conducteurs d’engins. Comment expliquer cette situation ? Le chômage est relativement bas à Besançon, le bassin d’emploi est relativement petit et Besançon ne serait pas une ville assez attractive. L’agence est installée avenue Carnot depuis 2013, mais elle était auparavant rue de la République. Elle retrouve actuellement des demandeurs d’emplois temporaires qui en demandaient déjà, il y a une douzaine d’années.

Au 12 avenue Fontaine Argent, l’enseigne d’une agence peut porter à confusion. Le sigle LIP veut dire Les intérimaires professionnels.

L’entreprise existe depuis 5 ans et travaille avec 600 entreprises locales surtout des PME et artisans. Actuellement, elle propose 42 offres dans le bâtiment surtout le second oeuvre, mais aussi des maçons et des charpentiers, et des emplois qualifiés de l’industrie. L’agence remarque aussi des problèmes pour recruter des professionnels. Et pourtant, l’embauche est traditionnellement plus limitée en hiver (et en août), le pic de l’activité se situant plutôt au printemps.

La dernière arrivée aux Chaprais, 34 rue de Belfort, est l’agence Morgan

Elle propose aussi des offres dans le bâtiment : électriciens, plombiers, peintres-plaquistes, maçons, couvreur, conducteur d’engins de chantier etc … Mais aussi dans l’agroalimentaire : boucher, chauffeur-livreur de viande, … et la logistique : cariste, chauffeur de poids lourds … Les chercheurs d’emplois déposent souvent des CV sur Internet et ils sont reçus ensuite à l’agence. Les employées de l’agence constatent qu’il y a des jeunes, mais aussi des 45-55 ans qui veulent changer. La crise de la Covid entraîne une remise en question.

17 rue de la Mouillère, l’agence RAS Intérim propose 31 offres dont un chauffeur de camion pour le ramassage des bennes à verre (payé 11,79 € /h), une femme de chambre d’hôtel (payé 10,57 € /h brut), un agent pour le ramassage des déchets hospitaliers (payé 11,50 € /h), et un opérateur de maintenance électrique payé 14,16€ /h …
RAS Interim a été créée en 1969, elle dispose de 165 agences.

Quant à l’agence Sup Interim, située rue des Chaprais, ses employées sont désolées, d’annoncer que la direction leur avait donné la consigne de ne pas communiquer. Donc, on ne dira rien ! Dommage !

Une autre agence d’intérim ne dira rien et pour cause : elle est fermée