Les quartiers Battant et Chaprais

Les quartiers Battant et Chaprais
Couverture de l'Echo du Bousbot de début 2016

Le dernier numéro de janvier-février 2016

Nous l’avons déjà dit et écrit : entre le quartier de Battant et celui des Chaprais, c’est une longue histoire de proximité, donc d’amitié ?… et de rivalités. Certes les populations, au début du XX° siècle en étaient très différentes. On peut difficilement les comparer : vignerons, ouvriers, petits commerçants de Battant ont peu de points communs avec les maraîchers du hameau des Chaprais et les premiers bourgeois bisontins qui font construire des maisons de campagne en dehors de la Boucle, c’est-à-dire à la campagne des Chaprais.

Mais les premiers habitants des Chaprais, en ce début du XIX° siècle (on y compte 294 habitants en 1794 et 640 en 1836), passent le plus souvent par Battant, sa porte et son pont pour se rendre en ville : que ce soit pour y vendre leurs produits ou pour y faire leurs achats. Il existait bien, alors, un pont à Bregille, mais il s’agit, jusqu’en 1830, d’un pont de bois (dirions-nous aujourd’hui une passerelle ?) malcommode et souvent emportée par les crues (il sera reconstruit en 1830). Donc jusqu’à la construction du pont de fil de fer, ouvert en 1838 à la circulation, les chapraisiens empruntaient le pont de Battant.

Les chapraisiens devaient emprunter la porte Battant puis le pont Battant avant la construction du pont de Fil de Fere

La porte Battant autrefois, point de passage obligé vers le centre ville

(Voir à ce sujet les 4 billets consacrés au pont de la République sous le titre « D’un pont à l’autre » datés des 17, 21 octobre 2015, puis du 7 et 14 novembre 2015 ; mais également le billet du 30 août 2013 « Le pont de Fil de Fer » et celui du 10 août 2013).
L’Histoire du quartier Battant est donc beaucoup plus riche et commence beaucoup plus tôt que celle des Chaprais. Voici ce que nous écrit, à ce sujet, Christian Mourey, commerçant, à l’enseigne Battant Musique :
« Comme le disait « Totor » (Victor Hugo), l’esprit d’une ville est dans ses faubourgs. L’esprit populaire bisontin hante davantage Battant et les Chaprais que la Boucle institutionnelle. Certes Battant peut revendiquer l’antériorité historique. Le Pont Battant fut pendant 17 siècles le point de passage obligé de ceux qui nous arrivaient de l’Est, du Nord et de l’Ouest. Mais quatre siècles avant le retour des eaux d’Arcier, Battant était alimenté par les eaux du ruisseau de Fontaine-Argent. Depuis la floraison des Chaprais des printemps des années 1850, l’évolution de nos deux quartiers présente bien des similitudes: commerces, artisanat, loisirs…
Vous aviez vos maraichers, nous nos vignerons, tous travailleurs de la terre au dos courbé par le labeur. Les Chaprais et Battant, chapeautés par la Gare Viotte, ont bénéficié longtemps de cette animation en accueillant voyageurs et cheminots. L’horlogerie prit ses aises aux Chaprais; il y eut des transfuges (Sarda).

Sarda, maison d'horlogerie très connue, était installée en bas de Battant quai Veil Picard

La maison d’horlogerie Sarda était d’abord installée quai Veil Picard

 

Sarda déménagea ensuite pour s'installer aux Chaprais, avenue Carnot, au coin de la rue Krug. Ce sera ensuite le siège de DIFOR puis une succursale de la BNP fermée aujourd'hui.

Sarda s’installa ensuite avenue Carnot, au coin de la rue Krug

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Menuisier à Battant, comédien à ses heures, Marcel Thévenot dit Daniel's était le maire des Chaprais avant guerre

Daniel’s le maire de la commune libre des Chaprais

La Commune Libre des Chaprais eut un maire emblématique en la personne de Marcel Thèvenot, dit Daniel’s, menuisier sur les hauteurs de Battant et Barbisier irremplacé de La Crêche Comtoise.

Photo de Marcet Thévenot dit Daniel's dans son atelier de menuisier de la rue de la Madeleine en 1959

Daniel’s dans son atelier de menuisier en 1959

Vous l’Aiglon, nous la Bousbotte. Vous avez eu vos haut-bourgeois, nous nos aristos, nos notables élus des quatre vents. Que sont les huiles et la crème devenues ?
Il nous reste les mêmes inquiétudes sur le commerce de proximité, l’accès au quartier et le stationnement. Mais le ruisseau d’Isenbart n’est plus une frontière. »
Nous avons donc toutes les bonnes raisons pour donner un coup de projecteur sur une association très active, à Battant, dans le domaine patrimonial « L’Association Culturelle Patrimoine de Sainte-Madeleine ». Cette association publie un journal « L’ECHO DU BOUSBOT » qui traite de l’Histoire du quartier. Quatre publications par an. Le n° 57 vient de paraître en janvier 2016. On peut s’y abonner pour la modique somme de 12€ (16€ pour l’abonnement de soutien): vous recevrez alors ce journal à domicile.

 

Fiche d'abonnement

Dans le dernier numéro, vous pourrez ainsi lire, entre autres, l’histoire de l’entreprise SIFOP, ou encore un article traitant du grand nettoyage, avant guerre, pour les fêtes pascales.

Texte de l'article de Christian Mourey sur les victimes de la guerre 14/18 de la paroisse de la Madeleine

Article de Christian Mourey

Un article écrit par Christian Mourey avait retenu toute notre attention. Car il traitait, dans le n° 50 d’avril 2014, à partir d’une étude du Petit Écho de Sainte Madeleine qui paraissait alors durant la Grande Guerre, des victimes de la paroisse.

Suite de l'article de C. Mourey

echobousbot

Cela nous a donc donné l’idée de faire la même chose pour la paroisse des Chaprais. Une étude est en cours mais nous avons déjà pu dénombrer quelques 150 tués ! Et ne sont pas comptabilisés ici les Poilus appartenant à une autre religion ou tout simplement athées ! Il est vrai que le nombre de soldats d’origine bisontine qui ne sont pas revenus des différents Fronts, s’élève à 1 531 tués ! Nous aurons l’occasion d’en reparler…

 

 

 

 

Couverture du livre de D. Weber, Trésors de sacristie

Le livre de Daniel Weber

Enfin, pour revenir à L’Écho du Bousbot, signalons que son directeur, M. Daniel Weber, est également responsable du musée de cette église.http://www.musee-eglise-madeleine.fr/
Il vient de publier un très beau livre érudit et fort bien illustré que vous pouvez vous procurer, à l’accueil de l’espace associatif des Bains-Douches, à Battant, ou chez votre libraire préféré. Il s’intitule Trésors de sacristies : Splendeurs des textiles de la liturgie catholique en Franche-Comté.
Nous souhaitons donc une longue vie à L’Écho du Bousbot et à nos amis de Battant !

Crédits photo: 2 clichés en  noir et blanc de Bernard Faille, archives municipales ville de Besançon (site memoirevive), Daniel Weber, Christian Mourey, Écho du Bousbot.

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