Le bombardement britannique de la gare Viotte le 16 juillet 1943

Le bombardement britannique de la gare Viotte le 16 juillet 1943

 Le texte ci-dessous devait paraître dans le n°19 de Vivre Libre aux Chaprais de septembre 2014. Faute de place, il n’avait pu être publié.

Les décombres de la gare au matin du 17 juillet 1943 après le bombardement britannique.

La gare Viotte au matin du 17 juillet 1943 : cliché Marcel Bidoli, photothèque ville de Besançon, tous droits réservés.

Ce fut un événement majeur, à Besançon,  durant cette guerre : le bombardement de la gare Viotte par l’aviation britannique dans la nuit du 15 au 16 juillet 1943, vers une heure du matin. Il serait tombé quelques 108 bombes de 100 à 500 kilos dont 85 explosèrent à l’intérieur d’un carré de 1 km entourant la gare. Le bilan humain sera lourd : 51 tués dont 9 non identifiés, 134 blessés. Le bilan matériel est tout aussi lourd. Outre la destruction de la gare Viotte, l’avenue Foch,

L'hôtel d'Alsace situé en face de la gare avait subi de gros dégâts

Bombardement de l’hôtel d’Alsace, avenue Foch. Cliché Marcel Bidoli, photothèque ville de Besançon, tous droits réservés.

l’avenue Denfert Rochereau (entre autres la brasserie Gangloff, et

La brasserie Gangloff et le dépôt du tram avaient subi des dégâts suite au bombardement de la gare Viotte.

Le bombardement de la brasserie Gangloff et le dépôt du tram situé derrière. Cliché photothèque Ville de Besançon, tous droits réservés

le dépôt de tram), l’avenue Carnot,  la rue des Villas et la rue de Belfort sont touchées aux Chaprais. Battant, Saint-Claude et Montrapon reçoivent également des bombes.24 immeubles particuliers son totalement détruits, 32 partiellement, 75 ayant besoin de grosses réparations. Cependant, dès le lendemain, un trafic ferroviaire partiel reprenait gare Viotte.

Combien de victimes parmi les soldats allemands ? Une légende tenace accrédite l’idée d’au moins 100 victimes parmi les 2 000 soldats allemands alors en garnison à Besançon. De même il est indiqué beaucoup de victimes dans un abri souterrain près de la gare, les allemands y ayant fait évacuer les civils pour s’y protéger. En fait, une fois l’incendie de la gare maîtrisée, un rapport de la préfecture indique que les salles de cet abri étaient vides. Aussi le Lieutenant-colonel Dutriez, se fondant sur les commandes de cercueils par les autorités allemandes, estime qu’il n’y a pas eu plus d’une vingtaine de victimes allemandes.

Les soldats allemands victimes des bombardements britanniques sont enterrés par les leurs au cimetière du Champ Bruley. Ici le cortège rue Tristan Bernard.

Les allemands enterrent leurs victimes au cimetière du Champ Bruley. Cliché pris clandestinement depuis un balcon d’un immeuble de la rue Tristan Bernard

Rue Tristan Bernard et place des Déportés, 3 clichés de l’enterrement des victimes  allemandes.

Trois clichés nous ont été communiqués par Christian Mourey, commerçant à l’enseigne Battant Musique. Nous l’en remercions vivement.  Ils ont été pris clandestinement, depuis un balcon, par un habitant du premier immeuble de la rue Tristan Bernard, à droite en direction des Vaîtes, après la place des Déportés.

Nouveau cliché de l'enterrement des soldats allemands victimes des bombardements britanniques sur la gare Viotte.

L’enterrement des soldats allemands, le cortège.

On y voit le cortège allemand se dirigeant vers le cimetière du Champ Bruley. Les sépultures de ces soldats ne sont plus là aujourd’hui. Elles ont été transportées dans les deux cimetières allemands, en Lorraine, d’Andil (près de Toul) et de Reillon (près de Lunéville).

Cliché sur le retour des soldats allemands qui viennent d'enterrer leurs victimes suite au bombardement britannique de la gare Viotte.

Devant le rond point du cimetière des Chaprais (aujourd’hui place des Déportés), le retour de l’enterrement

Le Lieutenant-colonel Robert Dutriez indique que la Wehrmacht attendit jusqu’au 28 juillet pour neutraliser deux bombes non éclatées rue Klein ! Il est vrai, que dans cette rue, précise-t-il, ne résidaient que des français…et que les allemands étaient occupés d’une façon prioritaire au rétablissement du trafic ferroviaire en direction ou provenant de l’Allemagne, mais aussi à la recherche de leurs compatriotes morts ou blessés.

Dès ce samedi 18 juillet 2015, nous reprendrons la publication des portraits des 24 résistants, établis par mr. Bernard Carré. Il s’agira de m. Roger Bordy.

Sources : Musée de la Résistance, Citadelle, Robert Dutriez, photothèque ville de Besançon, clichés tous droits réservés, Christian Mourey.

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