Répartition par rues des Chapraisiens au XIX° siècle

Répartition par rues des Chapraisiens au XIX° siècle

Histoire des Chaprais au XIXème siècle :
Transformation d’un hameau maraîcher en quartier urbain (4)
Répartition de la population des Chaprais par secteurs géographiques

Merci à M Fabrice Petetin de nous avoir permis de publier des extraits de son mémoire de maîtrise (2001)

Répartition géographique des Chapraisiens en 1851Répartition géographique des chapraisiens en 1881Répartition géographique des chapraisiens en 1911

3 ou 8 secteurs
Dans le quartier des Chaprais, on peut distinguer trois sous-quartiers.légende 3 secteurs

Il s’agit des Chaprais, de la Mouillère et de la route de Baume (rue de Belfort).

 

Mais ce découpage reste trop vaste par rapport aux réalités du terrain, c’est pourquoi nous avons mis en évidence 8 secteurs 5 dans le premier sous quartier, 2 à la Mouillère et un seul route de Baume.

Evolution de la population des Chaprais au XIX e selon 3 secteurs

Le hameau est d’abord le long de la route de Baume, il se développe aux Chaprais, la Mouillère progresse tardivement et régulièrement
La route de Baume (devenue rue de Belfort)
En 1794, la route de Baume compte déjà 110 habitants. C’est presque la moitié des 294 habitants du hameau. Cela montre le rôle central de ce secteur dans le développement des Chaprais. Au fil du temps, la proportion va naturellement diminuer, mais la route représente tout de même près d’un quart des 6558 habitants en 1911.
A partir de l’année 1851, la route de Baume rentre dans une période de forte croissance. Les décennies 1851-1881 sont décisives : la route de Baume passe du statut de petit hameau avec 180 habitants à celui de quartier urbain grâce à ces 1744 résidants. L’accroissement est particulièrement fort, il dépasse toujours une moyenne de 27 habitants supplémentaires par an (dans les années 1866/76). Deux périodes sont particulièrement exceptionnelles : de 1856 à 1866, avec plus de 55 résidants en plus par an en moyenne, et même 114 de 1876 à 1881.
L’ouverture de la gare en 1856, a certainement joué un rôle important. Certes à cette date, il n’y a qu’un cheminot aux Chaprais, mais il a fallu construire cette gare et cette ligne de chemin de fer. Il a donc fallu faire venir des ouvriers aux Chaprais, ce qui a dû créer un cercle vertueux de croissance : développement de commerces, débits de boissons et entreprises de construction.

Le tram rue de Belfort vers 1900
Il faut dire que cette rue est particulièrement attrayante, située sur un axe majeur menant directement au centre urbain de Besançon et à la gare, elle est particulièrement intéressante pour qui veut vivre dans les environs immédiats de la ville. Ainsi, elle permet de profiter à la fois de la qualité de vie à la campagne et des avantages de la ville d’autant qu’elle est la plus commerçante des rues des Chaprais. D’autre part, elle est particulièrement longue et peu densément peuplée. Elle est donc un terrain idéal pour toutes constructions immobilières plus ou moins importantes aux Chaprais.

Evolution de la population des Chaprais au XIXe selon 8 secteurs
Avant 1880, le nombre d’habitants progresse dans 2 secteurs : la route de Baume et les Deux Princesses. Puis d’autres secteurs se peuplent surtout Chasnot

Répartition de la population des Chaprais en 1876Répartition de la population des Chaprais en 1896

En 20 ans, la répartition a beaucoup changé

Le secteur des Deux Princesses : le moteur urbain des Chaprais

Ce secteur est le cœur des Chaprais. Notons qu’au début de la période, la faiblesse des chiffres doit être relativisée puisque seule la rue de la Cassotte est recensée individuellement en 1851. Ce n’est qu’à partir de 1876 que s’ajoute la rue du pont de Fer (avenue Carnot et rue des Chaprais) et la rue des Capucins (rue de Liberté). Il est vrai que celle-ci vient à peine d’être ouverte. Mais pour la rue la plus ancienne, celle des Deux Princesses, il faut attendre 1881. Entre temps, elles sont recensées dans un ensemble appelé tout simplement Chaprais avec d’autres rues (sous-peuplées) de ce sous-quartier. De 40 habitants en 1851, la rue des Deux Pricesses se peuple très vite, 135 en 1856 et 232 en 1866.
En vingt ans, de 1876 à 1896, la population globale de ce secteur est multipliée par 2,5, passant de 782 à 1961 habitants. La croissance de ce secteur s’étend jusqu’en 1896, soit dix ans de plus par rapport à la moyenne des Chaprais. Ceci s’explique notamment par le dynamisme de l’ensemble avenue Carnot et rue des Chaprais. Nous les associons car sur le long terme ce n’est pas facile de les dissocier, puisque après l’assassinat du Président de la République, la rue Neuve des Chaprais (aussi appelée rue du Pont de Fer) est rebaptisée avenue Carnot. Mais les édiles bisontins qui ne recherchaient pas la facilité ont coupé cette avenue au niveau de la place Flore, le reste de la rue devient la rue des Chaprais, et la rue de la gare est unie à l’avenue Carnot. Ainsi, les statistiques mélangent ses trois tronçons.
A partir de 1896, la population du secteur commence à diminuer : il perd 300 habitants entre 1896 et 1911. C’est finalement un sixième de la population qui quitte le secteur. La rue de la Cassotte perd 58 habitants sur 201 en 1896, la rue de la Liberté en perd 82 sur 342, la rue des Deux Princesses diminue de 79 résidants sur 358, et l’ensemble avenue Carnot et rue des Chaprais s’érode de 130 habitants sur 1060 en 1896. Pour la Cassotte c’est plus d’un quart de la population qui disparaît, mais à peine un dixième pour l’ensemble avenue Carnot et rue des Chaprais. A cette époque, la folle croissance des Chaprais est terminée, les habitants recherchent désormais des logements de qualité. Il faut toutefois préciser qu’il existe une exception, la rue de Vittel. Elle passe de 21 habitants en 1896 à 49 en 1911, mais rappelons que cette rue vient à peine de s’ouvrir.

Les Chaprais vers 1875
Le secteur de la Pernotte : un peuplement ancien mais de faible densité
C’est un secteur de peuplement ancien, mais très peu dense. La première année où elle est recensée individuellement, nous relevons 55 habitants. C’est peu par rapport à sa superficie. Certes, sur son territoire s’élève l’église Saint-Martin et le cimetière des Chaprais dont l’emprise au sol est importante sans pour autant être peuplée, et pour cause. Tout au long de la période, la population va lentement augmenter. Soixante-sept habitants en 1861, soixante-treize en 1876, quatre-vingt-seize en 1881, cent soixante-quatorze en 1891, deux cent trente en 1901 et deux cent quatre-vingt-quatorze en 1911. Elle gagne en moyenne quatre habitants par an. L’accroissement naturel pourrait presque expliquer à lui seul ce phénomène.
Une étude rue par rue possible à partir de 1886 montre que la rue de l’église supporte la plus grande partie de la croissance. En effet, elle passe de 92 habitants en 1886 à 200 en 1911. A cette époque, sa densité est donc comparable à celle des autres rues du quartier des Chaprais. Alors que la rue des Jardins ne progresse que de 17 résidants au cours de ces vingt-cinq années et celle du Repos de vingt pour atteindre respectivement 47 et 27 habitants en 1911. Quant à la rue des Ecoles, les agents du recensement ne relèvent que huit habitants en 1901 et aucun en 1911 !
A la veille de la Première Guerre Mondiale, la Pernotte reste peu peuplée. Les jardins occupent encore une bonne partie de ses sols, notamment au sud de la rue des Jardins, du coté de l’actuelle rue Tristan Bernard. Le sud de ce secteur ressemble beaucoup à la Vaite d’aujourd’hui, de grands jardins, quelques maisons de maraîchers et une ou deux maisons isolées. Ce n’est qu’après les années 1950 que cette partie du territoire va vraiment s’urbaniser avec la construction de grands immeubles.
Le secteur du Chasnot : le développement par la rotonde du chemin de fer
Le cadastre de 1834 montre un territoire quasiment vierge d’habitations. Pourtant, lorsque les agents du recensement commencent à prendre en compte les rues de ce secteur, elles sont déjà très peuplées. Lors de son premier recensement en 1876 la rue du cercle a déjà 102 habitants, en 1886 pour leur première fois, la rue du Chasnot affiche 366 résidants et celle de la Rotonde 316. Le développement de ce secteur est en grande partie dû à l’ouverture de la rotonde du chemin de fer au bout de la rue du même nom. Précisons malgré tout que sa position, face aux Deux Princesses, en bordure de la route de Baume, jouait en sa faveur. Une rue comme celle du Cercle doit d’ailleurs plus être vue comme un maillon du réseau de la route de Baume.
La rue du Cercle, justement, fût probablement tracée entre 1866 et 1876, à l’angle du café du Cercle, auquel elle doit son nom. C’est l’une des quatre premières rues à être recensée individuellement avec la rue des Capucins (rue de la Liberté), la rue Neuve des Chaprais et celle de la gare (ensemble avenue Carnot et rue des Chaprais). Ce sont toutes des rues récentes situées dans une bande entre le pont suspendu et la voie de chemin de fer. La rue du Cercle se peuple rapidement, pour atteindre 102 habitants en 1876, c’est son maximum. Puis, elle perd la moitié de ces habitants en trente ans. Son cas n’est pas isolé. La rue de la Rotonde, subit elle aussi une forte érosion. Recensée avec 316 habitants en 1886, elle n’en compte que 250 en 1891 et 215 cinq ans plus tard mais 245 en 1911.
La rue du Chasnot a une croissance soutenue. Elle passe de 366 individus en 1886 à 417 en 1896. Elle perd ensuite une trentaine d’habitants en quinze ans. A l’opposé, la rue Fourrier, percée entre 1891 et 1896, progresse très vite. Elle compte 81 habitants en 1896, 126 en 1901, et 231 en 1911. Elle gagne une dizaine de résidants tous les ans. Il faut préciser que c’est une longue rue nouvelle qui s’est rapidement couverte d’habitations typiquement chapraisiennes, c’est-à-dire de petites villas à deux étages, partagées en plusieurs appartements avec petit jardin. Le terme villa ne doit pas faire illusion, elle s’adresse aux classes moyennes, et non à la bourgeoisie. La rue Suard suit à peu près le même modèle, mais comme elle a été ouverte entre 1901 et 1911, elle n’apparaît que sur ce dernier recensement. A cette époque, elle compte déjà 124 résidants, preuve de son incontestable réussite.
A l’opposé, citons deux petites rues, la rue du Château Rose avec une quinzaine d’habitants tout au long de la période, et la rue Rolland qui, percée tardivement, est peuplée de 32 résidants en 1911.
Le secteur de la Gare : le miracle du chemin de fer
C’est un secteur de développement nouveau. Le 7 avril 1856 part le premier train. Première gare Viotte

Mais lors du recensement, les travaux de la gare n’étaient pas terminés, aussi faut-il attendre 1861 pour trouver un secteur de la gare. Le décollage démographique ne se fait pas vite. Il y a 26 habitants en 1861, tout juste dix de plus en 1876. Cela s’explique aisément : les Deux Princesses, le Chasnot, la route de Baume et la Mouillère suffisent amplement à absorber les nouveaux venus mais pas pour longtemps. Le flux d’immigrants ne tarissant pas, le secteur de la gare commence à se développer. Quoi de plus classique, dans toutes les villes d’Europe ou presque, un quartier nouveau s’est développé autour de la gare. Mais généralement, il se construit en cercle concentrique autour de la gare. Ici il part d’un noyau préexistant à une centaine de mètres de la gare et s’en rapproche lentement.
Sa population est quasiment multipliée par trois entre 1876 et 1881 puisqu’elle passe de 36 habitants à 98. Mais c’est surtout en 1886 que le secteur passe un cap. En effet, cette année là, le secteur gare est crédité de 398 résidants ! En cinq ans, il gagne 300 individus, un record ! Il est possible, étant donné l’importance de la progression que les agents du recensement, qui à cette date ne citent pas les rues, aient augmenté le rayon de ce qu’ils appellent le « hameau de la gare ». De toute façon, si cela a été possible, c’est parce qu’il s’est développé dans les environs des groupes de maisons qui petit à petit se sont rejoints pour former un seul et même secteur. La première rue à être désignée, est la rue de la Viotte. Elle regroupe à elle seule la plus grande partie de la population du secteur.
En 1911, les choses changent radicalement. Tout d’abord, trois rues sont distinguées : la rue de la Viotte, de l’Industrie et la rue Jeanneney (appelé « chemin de la rue de la Viotte à la rue du Chasnot »). Et la répartition change.  La rue de la Viotte passe de 393 habitants à 147 ! Comment expliquer une chute aussi vertigineuse ? Sans doute que l’une des rues peut-être les deux étaient jusque là considérées comme des ramifications de la rue de la Viotte. Même si l’on ajoute les 153 habitants de la rue de l’industrie et les 76 de la rue Jeanneney on obtient 376 résidants, d’où une érosion de toute façon de la population. Il est en outre notable que la rue de l’industrie compte 153 individus soit 6 de plus que la rue de la Viotte. 3 autres rues n’apparaîtront que plus tard : les rues Garibaldi, Grosjean et la rue du Balcon.

Plan de Besançon établi par Delavelle en 1883

 

1883 : un plan de la ville est établi par le maire de l’époque Victor Delavelle (un notaire)

 

Sur cet extrait, on distingue la gare et la voie ferrée et les constructions le long des rues

 

 

Le secteur de Denfert-Rochereau : un secteur urbain mais peu peuplé

l'avenue Denfert Rochereau
C’est le plus petit secteur et le plus récent. Il s’est développé à partir de l’ouverture de l’avenue Denfert-Rochereau.

Il s’agit d’un réseau de rues construites autour de cette avenue : la rue des Villas, la rue des Villas bisontines, la rue Delavelle Mais cette rue n’était pas encore habitée lors du recensement de 1911. On peut aussi noter, un peu à l’écart, mais s’inscrivant dans le même mouvement, la rue Klein.

L’avenue Denfert-Rochereau sur l’ensemble de la période se distingue par sa faible densité. Au mieux, en 1891 elle compte 79 habitants. L’ensemble de ce secteur est à son image. Il ne parvient même pas à dépasser la Pernotte. Pourtant ces deux secteurs ne se ressemblent pas. La Pernotte est particulièrement grande mais encore largement maraîchère. A l’inverse, Denfert-Rochereau est un petit secteur qui ne laisse presque pas de place à l’agriculture. Si sa population n’est pas très importante c’est dû au type de construction, et non à leur rareté. A Denfert-Rochereau, l’habitat bourgeois domine largement, il y a donc peu d’immeubles, mais plutôt des villas individuelles entourées de jardins. D’autre part, ce secteur est ouvert tardivement à la construction. A l’époque la municipalité ne se désintéresse plus des Chaprais, elle a donc fait bâtir ici des bâtiments publics comme le gymnase.
La faible densité de ce secteur s’explique ainsi, mais reste à savoir comment se répartit la population. L’avenue Denfert-Rochereau tout d’abord compte, en 1886, 73 habitants, Mais en quinze ans, elle perd la moitié de sa population puisqu’elle n’en compte plus que 37 en 1901. En 1911, nouveau coup de théâtre, elle retrouve son meilleur niveau avec 79 individus. Les autres rues se ressemblent. Elles sont bordées de lotissements bourgeois, elles atteignent rapidement leur maximum de population et restent relativement stables. La rue des Villas compte une cinquantaine de résidants, environ quatre-vingt-cinq pour la rue des Villas Bisontines. La rue Klein semble suivre le même modèle, mais elle n’est recensée qu’en 1911, où elle a 48 habitants.
Le secteur du Doubs : le cœur de la Mouillère
La croissance est essentiellement assurée par deux rues : la rue des Noyers (rue Krug) et la rue de la Mouillère. Elles se ressemblent beaucoup, en 1886, elles sont déjà très peuplées : 276 pour la rue des Noyers, 306 pour celle de la Mouillère. La rue des Noyers accueille encore 74 personnes supplémentaires en 1891. Mais elle a atteint son maximum et va se stabiliser autour de trois cents habitants. La rue de la Mouillère a une évolution un peu différente. Elle continue à recevoir de nouveaux résidants jusqu’en 1896. Cette progression est lente, 320 habitants en 1891, 355 en 1896, puis elle s’érode doucement, et perd en moyenne quatre résidants par an jusqu’en 1911, date à laquelle elle ne compte plus que 293 individus. A elles seules en 1886, ces deux rues représentent 95 % de la population du secteur.
L’avenue d’Helvétie, pourtant la plus longue rue du secteur, n’est quasiment pas peuplée. En 1886 elle compte 28 habitants. Tout d’abord, rappelons que cet ancien chemin « de Bregille à la Mouillère », longe les rives marécageuses du Doubs petit à petit transformés en promenade. Il n’y a donc qu’un côté disponible à la construction, mais celui-ci ne semble pas intéresser beaucoup les Bisontins puisque au mieux 32 personnes l’habitent (en 1891). En conséquence, il reste de nombreux terrains disponibles dans les années 1880. Comme ceux-ci sont proches du centre ville, ils intéressent la municipalité. Ainsi de nombreux bâtiments publics peuvent être construits ici : les bains salins, le syndicat d’initiative, la gare de la Mouillère ou l’école de l’Helvétie. En outre, pour favoriser la balnéothérapie, les édiles s’efforcent de rendre le secteur plus attrayant et de favoriser la circulation. Le quartier a certainement profité de ces améliorations, mais cela ne permet pas l’installation de nouveaux habitants. A la fin de la période, la rue est l’une des plus importantes du quartier mais elle n’est quasiment plus peuplée.

Les Bains salins de la Mouillère vers 1900

Bains salins de la Mouillère vers 1900« Les eaux salines de Miserey, amenées à l’établissement font de Besançon une des stations les plus fréquentées en raison de leur efficacité qui tient à leur richesse minérale (Chlorure de sodium, de magnésium, bromure, iodure).

L’établissement, édifié sur les plans de MM Boutterin et Rouzet, présente un péristyle ouvert dont les arcades reposent sur des colonnes de marbre rose de Sampans. Le pavillon central et les quatre coupoles latérales ajoutent à l’originalité gracieuse de l’édifice. » extrait du Guide de Besançon et de ses environs édité par Péquignot

Le secteur de la Grange Coulon : un développement tardif mais important
Comme le précédent, ce secteur se compose de peu de rues ; il s’est développé tardivement. La rue Fontaine-Argent n’a été ouverte à la circulation qu’en 1877. La rue des Docks bien qu’issue d’un ancien chemin rural, accueille seulement dans la dernière moitié du XIXème siècle ses premiers habitants. La rue n’est recensée individuellement qu’en 1886, comme les autres rues de la Mouillère. A une exception près (1896), la population est stable, avec une centaine d’habitants. Le cadastre montre qu’elle était bordée par cinq maisons en 1834. Cela s’explique par la fonction de cette rue, largement bordée d’entrepôts commerciaux et de locaux industriels, d’où son nom : rue des Docks.
Ce n’est pas le cas de la rue Fontaine-Argent qui est beaucoup plus résidentielle. Ouverte en plein boum démographique du quartier, elle est bordée d’immeubles. Par ce trait, elle se distingue de l’avenue Denfert-Rochereau. Cette dernière, percée plus tard, est bordée de villas bourgeoises et de bâtiments publics. La comparaison à elle seule montre l’évolution du quartier. En 1886, la rue Fontaine-Argent comptait 275 habitants. Le recensement de 1901 dénombre 346 résidants, celui de 1911 confirme cette orientation et comptabilise 430 personnes. Cette rue a des atouts. Premier avantage, sa situation géographique. Elle se trouve dans l’alignement de la rue de la République (artère centrale du centre ville) via le pont de pierre. La place principale dite Saint-Pierre (place du 4 septembre à l’époque devenue place du 8 septembre) est donc à quelques minutes à pied et moins encore en tramway. D’autre part, le quartier qui l’entoure est devenu particulièrement attrayant depuis l’installation des bains (1891/93) et leurs nombreuses animations. Enfin, il ne faut pas négliger l’importance de l’ouverture de la très bourgeoise rue de Vittel qui lui est perpendiculaire.
Il existe deux autres rues. L’une, la rue des Chalets n’est recensée qu’en 1911. C’est une petite rue peu peuplée (29 habitants) . L’autre, la rue Beauregard, qui malgré son nom se trouve aux Chaprais, est disponible à la construction depuis peu lorsqu’elle est recensée pour la première fois en 1886.
Finalement, en 1911, pour la première fois, la population du secteur de la Grange Coulon dépasse celui du Doubs. Le nouveau secteur, plus dynamique, finit par surpasser l’ancien de plus en plus dirigé vers les activités touristiques et balnéaires, au détriment de l’habitat et donc de son développement démographique.

Les Chaprais vers 1875

NB Les illustrations ne sont pas extraites du mémoire de Fabrice Petetin

Voir les articles précédents : les Chaprais un hameau rural (1)

L’évolution de la population des Chaprais au cours du XIX e (2)

Origine des Chapraisiens au XIXe  (3)

Voir les rues actuellement : rue de Belfort et ses commerces, rue du Chasnot, avenue Denfert Rochereau

Categories: Histoire & Patrimoine

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