L’Eden du Ménestrel, une association créée par Laurent Guyon

L’Eden du Ménestrel, une association créée par Laurent Guyon

Où va la vie, le rêve y va : avec Laurent Guyon, on peut rêver, écrire et agir !

Interview de Laurent Guyon fondateur de l’association l’Eden du Ménestrel *

Laurent Guyon L'Eden du Ménestrel

En quoi consiste cette association ? 

Elle a évolué. Au départ, je l’ai fondée comme une maison d’édition, puis pour animer des ateliers d’écriture et depuis quelques années,  elle permet surtout à des personnes, au RSA, de retrouver confiance en apprenant à se débrouiller face aux difficultés.

Depuis quand existe-t-elle ? 

Depuis 2004, quand j’étais en Saône et Loire. Je voulais publier un livre. Devant les difficultés,  j’ai créé une maison d’édition pour publier mes livres et ceux des autres.

Combien de livres ont-ils été publiés ? 

Ceux de 44 auteurs français ou belges. Personnellement, j’en ai écrit une dizaine. J’ai publié un roman en partie autobiographique intitulé L’Hostia en référence à la dernière composition de Mozart avant sa mort.

L'Hostias Laurent Guyon

Quel a été votre parcours professionnel ?

Je suis franc-comtois, né à Champagnole, mais je me suis beaucoup déplacé au cours de ma vie. J’étais pâtissier et cuisinier dans le Jura  j’ai suivi l’entreprise qui m’embauchait en Saône et Loire où j’ai rencontré ma compagne. J’ai travaillé aussi en Haute Saône. Je me suis installé quelques années à Serres les Sapins où j’ai animé durant 5 ans des ateliers d’écriture dans des locaux municipaux. En même temps, je travaillais comme distributeur de publicités dans les boîtes aux lettres de Besançon. Ce qui m’a permis de connaître comme ma poche les rues de la ville.  Nous nous sommes installés à Besançon, rue de Belfort pour nous rapprocher des enfants de ma compagne.

92 rue de Belfort

Quels autres livres avez-vous écrit ? 

Une grande variété : un roman,  des nouvelles, des poèmes,

Florilège printanier Laurent Guyon

un livre de recettes franc-comtoises (préfacé par Jean Paul Jeunet, le grand chef cuisinier d’Arbois)

Délices Comtois L Guyon

et un livre  sur le chocolat (une centaine des meilleures recettes)

plaisirs chocolatés L Guyon

Comment se déroulent vos ateliers d’écriture ?

A Serre-les-Sapins, la commune prêtait une salle. Durant 5 ans, j’ai réuni une douzaine de personnes (plutôt âgées) chaque semaine durant deux heures. Les participants avaient des exercices à faire à la maison d’une semaine à l’autre et la première heure était consacrée à l’échange des réalisations de chacun. Puis,  je proposais des méthodes en variant le contexte et les situations. par exemple, on allait dehors observer et exprimer ce qu’on voyait. Je m’inspire notamment de Raymond Queneau.

30 rue de l'église vue du haut

A Besançon, je réunis un nouveau public, surtout des gens au RSA (hommes ou femmes entre 40 et 60 ans) qui fréquentent parfois les Restos du coeur.  Les gens viennent par le bouche à oreille. Il s’agit surtout d’aide face aux démarches administratives : remplir des dossiers, courrier à la banque, aux mutuelles, découvrir des petits trucs pour se débrouiller par exemple tout le monde ne sait pas qu’il y a possibilité de s’abonner à Ginko pour 2 € par mois. Au delà d’aides concrètes, il s’agit de redonner confiance.

Vous avez organisé un spectacle au Kursaal les 11 et 12 décembre Pourquoi ?

Eden Ménestrel

Le but était de faire connaître notre association, d’interpeller les pouvoirs publics sur la situation des gens en situation précaire. A écouter les témoignages des adhérents, j’ai écrit une vingtaine de monologues. J’en ai retenu douze à présenter sur scène. Si j’ai écris seul le texte, beaucoup de gens ont aidé à la réalisation du spectacle : décor, costumes, éclairage, publicité etc … Ecrire pour soi, apprendre à s’exprimer et faire un spectacle pour un autre public, il y a une différence. Ce n’est pas facile actuellement de faire venir les gens à un véritable spectacle culturel comme le faisaient des gens comme Devos ou Coluche. Dans la région, il y a eu le personnage de la Madeleine Proust. 

Pourquoi le personnage se nomme-t-il Titi Pop ?

Un Titi pop, c’est un bisou, un petit baiser. J’avais déjà créé un spectacle, il y a 20 ans intitulé Titi Pop Show.

Alors, tout va bien ?

Oui et Non ! Oui  le but de ce premier spectacle était de se faire connaître afin de pouvoir le produire ailleurs On a tiré 500 affiches, l’Est Républicain et Vivre aux Chaprais ont bien annoncé le spectacle, mais on est déçu de ne pas avoir eu davantage de spectateurs en particulier parmi ceux qui veulent se présenter aux municipales. Non, organiser un tel spectacle, c’est très difficile, j’ai loué très cher le Kursaal. Le service des associations ne m’a pas proposé de local pour répéter ou à des tarifs prohibitifs. La demande existe, mais actuellement faute de local disponible pour les associations du quartier, je dois tout faire chez moi et stocker du matériel dans trois garages. Cette solution a des limites, on ne peut pas réunir ici plus de 8 personnes.

Laurent Guyon

Avez-vous d’autres projets ? que pourrait-on faire dans le quartier des Chaprais ? 

Ce qui me frappe aux Chaprais, c’est l’insuffisance de salles mises à la disposition des associations qui fonctionnent avec des bénévoles. Je me suis renseigné sur le coût de location de locaux vacants, par exemple 600 €  rue des Cras ou davantage. Ce n’est pas possible pour nous.  Il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas bien leurs droits, qui n’osent pas ou ne savent les exprimer. Des lieux d’entraide sont nécessaires. Cela manque. Pour la détente, aussi, par exemple un lieu pour organiser régulièrement des thés dansants correspondrait à une demande certaine. Il y a bien le bal musette mensuel des Oiseaux, mais c’est insuffisant. On pourrait aussi organiser une sorte de salon des écrivains du quartier. Mais là encore il faut un local.

Quels sont vos loisirs ? 

L’écriture, la lecture, la cuisine et la course à pied. Je cours beaucoup dans le quartier

 

L’avis d’une spectatrice après le spectacle du Kursaal 

Dans le grenier joliment décoré de sa maison, un insomniaque nous fait part de ses réflexions sur la vie. La vieillesse, l’argent, le travail, l’ennui, le couple, et bien d’autres thèmes sont abordés au cours de 12 monologues. Le ton est parfois amer et désabusé, mais aussitôt adouci par l’humour et l’autodérision. Le spectacle est donné pour la première fois, il est en phase de rodage avec parfois des trous de mémoire de l’acteur qui apportent un côté bon enfant à l’ensemble. A la fin du spectacle, Laurent Guyon évoque en quelques mots l’association dont il fait partie qui aide les bénéficiaires du RSA à reprendre confiance en eux pour effectuer les démarches nécessaires dans leur situation.
MC

*Dernières nouvelles  mars 2020 : annoncées par Laurent Guyon :

L’association des Chaprais « L’Eden du Ménestrel » à été dissoute le 5 février 2020 après 18 années. Motif : manque de locaux.

Dommage !

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