Le point de vue du piéton : rencontre avec Madame Pauline Jeannin

Le point de vue du piéton : rencontre avec Madame Pauline Jeannin

Dès son élection, Madame Pauline Jeannin Conseillère déléguée aux « modes doux » avait invité les responsables de l’association Vivre aux Chaprais à la rencontrer

Suite à différents empêchements, la première rencontre a eu lieu vendredi 16 octobre 2015 sur le terrain (dans les rues des Chaprais) sur un sujet bien précis : le point de vue du piéton.
Madame Jeannin et Madame Masson

Notre échange de points de vue a été très cordial. Au terme de la rencontre, nous avons ressenti un large accord de principe de sa part avec notre argumentation. Mais les mesures concrètes sont soumises à de nombreuses contraintes. Voici en résumé les points évoqués et quelques éléments de réponses.

Après avoir remercié notre interlocutrice pour avoir accepté de nous rencontrer sur le terrain. Nous avons fait remarquer à notre interlocutrice un contraste.

Mesdames Zehaf et Jeannin en vélo Cité

Ces derniers mois, la mairie a beaucoup fait en direction des cyclistes et pour les PMR (mise aux normes des trottoirs aux carrefours). Aujourd’hui,  nous voudrions nous intéresser un mode actif de transport : la marche à pied qui est le mode largement le plus pratiqué dans le quartier. Le point de vue du piéton n’apparaît guère dans la communication de la ville.

1. Pouvez-vous nous dire quel est votre point de vue à ce sujet, qu’avez-vous pris comme initiative dans ce domaine ? qui est en charge précisément de cette question ?

La question des déplacements à pied est sous ma responsabilité. Nous préparons un plan piéton. Sur chaque dossier, j’aborde cet aspect, mais il faut dire que je me sens parfois un peu seule.

2.  Pourquoi pas un « Monsieur ou une Madame piéton » à la mairie, un référent à qui s’adresser pour ne pas déranger les élues à chaque fois. C’était le cas lors des travaux du tram pour la sécurisation des itinéraires piétons. Pourquoi pas en temps normal ?

Réponse c’était exceptionnel, actuellement, l’heure est aux économies pas question d’embaucher. Dans le service de la voirie, s’il y a bien une personne chargée de la question des deux roues, il n’y a aucun salarié chargé spécifiquement du point de vue des piétons. Pourquoi cette disparité ? il y a un lobby des cyclistes très actif (avec l’AVB) alors que les piétons pourtant beaucoup plus nombreux, ne se manifestent pas. Madame Jeannin est bien d’accord pour qu’on n’oublie pas ce point de vue dans les décisions de voirie, mais il y a des contraintes budgétaires (Madame Jeannin nous a transmis après coup l’argumentation de M Fousseret à ce sujet) et  c’est vrai que le plus souvent, les décisions prises tiennent compte des automobilistes, des cyclistes mais guère des piétons. 

3. Il y a des trottoirs trop étroits voire absents par exemple dans les rues de la Rotonde, de la Viotte et Nicolas Bruand

Rue de la Viotte en novembre 2014
Que peut-on faire ? si on élargit le trottoir ce serait en supprimant des places de stationnement ce qui ne serait pas accepté. La rue de la Viotte doit être élargie avec le projet de nouveau quartier de la Viotte.
4. Il y a souvent des obstacles au cheminement des piétons sur les trottoirs : – véhicules, poteaux, crottes de chien,

sac-crottesdechien

encombrants abandonnés,

pietons-trottoirenface

échafaudages, tranchées pour réseaux non ou mal rebouchées, pub, sans parler des feuilles en automne (avenue Denfert Rochereau particulièrement) et  la neige en hiver et des sapins de Noël en janvier.

pietonsapins

Revoir l’article  Sur les trottoirs on trouve tout  Pourquoi le piéton passe-t-il en dernier ?

Au cours de notre marche dans les rues de Belfort, du Chasnot, de la Viotte, de la Rotonde, du Château rose, des Chaprais etc … Madame Jeannin a pu constater de nombreux exemples. Elle déplore cet état de fait. On ne peut pas tout faire en même temps. Le lobby des automobilistes et celui des cyclistes sont puissants, pas celui des piétons.

5. Les passages « protégés » pour traverser les rues ne sont pas toujours bien placés. S’ils obligent à un trop grand détour, ils ne sont pas utilisés avec le risque d’accident : deux cas exemplaires :

Où traverser la rue de Belfort de Rambaud à Chasnot ?
– un ancien celui entre le passage Rambaud et la rue du Chasnot : carrefour à revoir Quand ?

passage de piétons en dehors des clous
– nouvelle difficulté créée à l’occasion de l’implantation de la station vélocité en face le Casino
Madame Jeannin est bien d’accord qu’il serait normal de repérer d’abord les itinéraires naturels des piétons avant de tracer les passages (elle évoque une étude américaine à partir d’un repérage des pas dans la neige), mais il faut tenir compte d’autres contraintes. D’accord sur le principe, dans la pratique le choix de l’emplacement du passage piétons est délicat.

6. Il existe des itinéraires très fréquentés (donc à examiner de près)  par exemple :

trajets piétons
– Chasnot → centre ville par le passage Rambaud
– Rue des Cras → gare par les rues de la Rotonde et Viotte
– gare → rue de Belfort devant la rue Grosjean où est le trottoir ?
– Flore → centre ville par l’avenue Denfert Rochereau carrefour difficile

4 passages piéton à rmprunter pour se rendre au centre ville

Les passages piéton près du pont Denfert Rochereau

– un carrefour dangereux : celui des 4 vents boulevard Blum rue Lanchy où un piéton a été renversé avant hier.
Madame Jeannin n’était pas encore au courant des études effectuées à ce sujet à Besançon.
7. Sécurité des piétons vis à vis d’agressions (attroupement avec chiens, trafic de drogue …)  Certaines personnes en viennent à dire « On n’ose plus passer par là » exemple passage du cheval au 48 rue de la Rotonde, et entre les rues du Chasnot et Garibaldi.
Madame  Jeannin s’inquiète de ces incivilités (comme des cambriolages) et déplore l’insuffisance de la police ( à ne pas confondre avec les agents chargés uniquement de sanctionner les dépassements de durée de stationnement payant). 

Madame Jeannin nous a conseillé la lecture d’un article de l’Est Républicain 

Lors de notre visite sur le terrain nous avions rapidement évoqué les difficultés de la Ville de Besançon à répondre à toutes les demandes systématiquement, notamment pour des raisons financières. Voici un extrait d’article de l’Est Républicain du jour sur les baisses de dotations de l’Etat pour illustrer mon propos….
Besançon : « On a dit à Valls, c’est trop fort et cela va trop vite »

« On est dans une situation compliquée : les maires reconnaissent que l’État qui, depuis quarante ans, a dépensé plus qu’il ne gagne, est obligé d’équilibrer. C’est courageux mais là, c’est trop fort et cela va trop vite » : voilà ce que Jean-Louis Fousseret a dit, vendredi 9 octobre dernier, à Manuel Valls lors d’un déjeuner à Matignon à l’issue de la réunion de l’Association des maires des grandes villes de France.

Pour Besançon, la baisse des dotations de l’État, c’est moins 3,7 M€ cette année, pareil pour 2016 et 2017 et cela fera moins 28 M€ en cumulé et en quatre ans. « 3,7 M€, c’est le coût annuel de la police municipale. On pénalise ceux qui sont économes depuis des années. On nous demande de réduire dans un contexte de ras-le-bol fiscal, mais les citoyens demandent plus aux services publics. Donner plus en percevant moins sans augmenter l’impôt et avec la hausse du coût de la vie, je ne sais pas faire », indique Jean-Louis Fousseret. Connu pour son sens de l’économie, le maire PS de Besançon serre les boulons depuis longtemps : « On systématise les groupements de commande Ville-agglo, on mutualise les directions de services, on réduit le parc de véhicules, on renégocie des contrats, on est à l’affût de tout, petites ou grandes économies. L’investissement passera de plus de 40 M€ à 32 M€ en 2016 sur un budget global de quelque 245 M€, on doit rester attractif et on est bien moins endetté que Dijon. » La fiscalité n’augmentera pas en 2016 comme depuis cinq ans (la taxe d’habitation est de 22,28 % et de 9,51 % à l’agglo, la taxe foncière de 25,64 % et 0,76 % à l’agglo, la taxe foncière non bâtie de 26,37 % et d’1,16 % à l’agglo). « Jusqu’à quand tiendra-t-on ? Je le rappelle, la réforme des dotations est intervenue après les municipales, aucun maire de France n’a pu anticiper. S’ajoute la réforme de la dotation globale de fonctionnement. Là, on l’a dit à Valls, c’est la double peine. » Cette réforme, ce serait 180 000 € et 90 000 € en moins pour la Ville et l’agglo. Jean-Louis Fousseret n’imagine pas une dotation de fonctionnement identique par habitant : « Il faut reporter cette réforme, il la faut proportionnelle à l’effort fiscal et adaptée aux charges de centralité des villes et des bourgs centres telles que : aménagement de gares, équipements sportifs, musées, salles de spectacles, patinoire. La discussion doit s’ouvrir entre le gouvernement et les associations d’élus. »

Dossier réalisé par Didier PLANADEVALL, Patricia LOUIS, François JEANPARIS, Philippe BROUILLARD et Yves ANDRIKIAN

Voir l’article précédent sur le même thème : le piéton éternel oublié aux Chaprais ?

Voir la page consacrée aux trottoirs et piétons et  les articles consacré aux piétons

Un article sur le PDU (plan de déplacement urbain)

L’association Vivre aux Chaprais a aussi des points à discuter avec Madame Jeannin sur un autre sujet : quant au tracé des voies pour les vélos (leur cohérence, les responsabilités en jeu …)

Categories: Piétons, trottoirs

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