Elisabeth Gerl fondatrice du Café des pratiques

Elisabeth Gerl fondatrice du Café des pratiques

Le café des pratiques et Elisabeth Gerl

Elisabeth Gerl fondatrice du Café des pratiques interview réalisée le 22 janvier 2015

Depuis quand habites-tu le quartier ?
J’habite dans le quartier des Chaprais depuis 2008. Je suis originaire de Paris.
Quelle est ton activité professionnelle ?
A l’origine, je suis plasticienne de formation et institutrice de profession. Actuellement en disponibilité de l’éducation nationale, je consacre mon temps au Café des Pratiques.

Le Café des pratiques 105 bis rue de Belfort

Justement, parlons du Café des Pratiques, quand on s’est rencontré pour la première fois en 2010, ce n’était qu’un projet

elisabethgerl
Oui, le projet a été mis en place avec Maki et inauguré en février 2011, cela fait 4 ans. Quand je compare la réalisation, avec le projet initial, « Espace de convivialité, de jeux et de pratique artistique et artisanale, soucieux du bien-être des plus jeunes. » c’est étonnant, il y a très peu de différences. On a vraiment créé un lieu de convivialité où se retrouvent des gens très différents que ce soit par âge, sur le plan social ou géographique. Je voulais donner la possibilité aux gens de ne pas être simplement consommateur mais acteur.

Combien de personnes se sont impliquées dans le Café des pratiques ?
Il y a 271 adhérents à l’association, mais il y a beaucoup plus de monde qui fréquente une fois ou une autre notre local. L’adhésion est demandée seulement aux adultes, les enfants sont nombreux à venir.
Combien d’animations sont proposées ?
Nous avons proposé l’an passé 600 animations (dont la moitié sont en entrée libre) auxquelles il faut ajouter  la quarantaine de soirées du vendredi.
Si on regarde le programme mensuel, on a l’impression d’une grande régularité est-ce le cas ?
Le Conseil d’administration avait demandé une meilleure lisibilité, mais derrière des titres réguliers, il y a des contenus qui peuvent différer, avec des animateurs qui changent souvent.

chasse aux oeufs Pâques 2014

Nous participons aussi à des animations ponctuelles avec l’association Vivre aux Chaprais comme la traditionnelle Chasse aux œufs de Pâques (avec la maison Christe) et des balades urbaines : il y en a eu six l’an passé qui ont donné lieu à la publication d’un ouvrage artistique (subventionné par le CCH). Ce sont des projets qui me tiennent à cœur. On est ouvert à d’autres projets communs.
Qu’est-ce qui a changé depuis les premières années ?
Cette année, avec les nouveaux rythmes scolaires, il a fallu repenser les activités proposées aux enfants. On propose des ateliers-goûters bilingues en profitant des compétences d’Alex qui est né à Londres. La pratique des langues est toujours au programme : du japonais avec Maki et de l’espagnol avec Claire. L’année dernière c’est Elisa qui animait l’italien. On n’a pas encore essayé le chinois. Il y a toujours des changements au niveau des animateurs, ou des propositions d’animation. Et comme le cœur du projet est d’inviter un artisan ou artiste à s’installer au café pour travailler, faire découvrir son œuvre ou ouvrage, et montrer ainsi les gestes du travail, le Café des pratiques accueille de nombreux créateurs pour des temps courts ( d’une semaine à un mois). Le matin, on ne sait pas s’il y aura du monde ou pas. Ce n’est pas facile à gérer, mais c’est normal. Il est fréquent qu’on refuse du monde, le vendredi soir ou pour les repas japonais.

informatique au Café des pratiquesDélices de la Ferme du poussin
Un exemple d’activité : l’informatique le jeudi matin

Une production artisanale : les délices de la ferme du Poussin

Ce changement n’est pas facile à gérer, mais c’est normal. Le matin, on ne sait pas s’il y aura du monde ou pas. Il est fréquent qu’on refuse du monde, le vendredi soir ou pour les repas japonais.
Comment fonctionne maintenant cette structure ?
Pour animer toutes ces initiatives, il y a donc beaucoup de bénévoles et pour faire fonctionner la structure, il y a actuellement sept salariés. Personnellement, je suis payée à 60 % du SMIC et sur le reste du temps je suis bénévole. Les autres sont des contrats aidés, la plupart sont des agents d’accueil polyvalents, mais nous allons recruter un cuisinier : Valery.
Et l’association ?
Elle est dirigée par un Conseil d’administration de 15 personnes (le chiffre maximum prévu par les statuts). Blandine Aubert est la présidente. Je l’ai rencontrée parmi les parents d’élèves comme Carole ou Tatiana. La prochaine assemblée générale a lieu le vendredi 6 février 2015

Maki et Tatiana au Café des pratiques
Le Café des pratiques est-il devenu une entreprise comme une autre ?
Non pas du tout ! Nous avions envisagé de prendre la forme d’une coopérative (SIC) mais le projet a été abandonné. Il aurait fallu trop professionnaliser la restauration. Or la cuisine est le lieu idéal pour créer du lien social. Vendre des boissons et des repas pour financer le reste est nécessaire, mais ce n’est pas la finalité. La cuisine et le service à table constituent le moyen le plus facile d’impliquer quelqu’un.

Cuisine végétarienne de Marie et Anne Laure au Café des pratiques
Marie et Anne Laure préparent le repas végétarien du jeudi

Le Café des pratiques joue donc aussi un rôle dans l’insertion professionnelle ?
Oui, de plus en plus. Nous recevons beaucoup de stagiaires.  Ils participent aux tâches et on contribue à leur formation. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est important. Parmi les animateurs qui viennent ici tester leurs activités, on constate aussi beaucoup de progrès. Si au bout d’un certain temps, ils partent ailleurs, on n’est pas fâché qu’ils prennent leur envol.
jardin partagé avec le Café des Pratiques
Avez-vous d’autres projets à long terme ?
Oui, après la mise en place du jardin partagé de la Pernotte, le principal, c’est le projet d’habitat participatif qui entre dans une phase de réalisation. Dans cette construction, il doit y avoir un espace pour le Café des pratiques qui pourra ainsi s’ouvrir sur le jardin partagé. Actuellement, on recherche 300 000 euros pour investir dans ce nouveau local.

habitat pargaé de la Pernotte
Par ailleurs, on doit discuter du projet d’un « espace de vie social », une formule proposée par la CAF en complément du Centre social de l’ASEP.
Tu as plusieurs enfants, où sont-ils scolarisés ?
J’ai trois enfants dont deux sont scolarisés à l’école des Chaprais, juste en face.
Tu t’es intéressée à l’école ?
Oui, j’ai été représentante des parents d’élèves sur une liste de la FCPE. Je me suis préoccupée en particulier des horaires au moment de la mise en place des ateliers d’aide personnalisée .

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école des Chaprais rue de Belfort
Comment se passe l’entrée et la sortie de l’école ?
Beaucoup de parents utilisent leur automobile pour conduire les enfants à l’école. Périodiquement, le directeur doit rappeler aux parents qu’il ne faut pas se garer ni sur les trottoirs ni sur la place handicapé (si on ne l’est pas). La sécurité des enfants est en jeu. C’est en partie pour cette raison et plus généralement pour la santé (la marche à pied, c’est meilleur que de rester tout le temps assis) et la convivialité que j’ai participé à la mise sur pied d’une opération pedibus dénommée « carapatte ». Avec quelques parents volontaires, nous avions organisé 3 lignes pour que les enfants puissent se rendre à pied à l’école et accompagnés. Mais l’opération n’a pas été poursuivie. Personnellement, je n’en avais pas besoin, habitant en face l’école et je devais aller chercher des enfants assez loin. Pourtant, je n’ai pas renoncé à l’idée.

Cet engagement vis à vis des questions scolaires a-t-il été décevant ?
C’est vrai que le dialogue entre parents d’élèves et enseignants n’est pas facile. Cela explique peut-être pourquoi, certaines années, il y a peu de volontaires pour être délégués de parents. Mais j’en retiens un aspect vraiment positif, et la plupart des parents actifs ont participé à la création et à l’animation du Café des pratiques.

Personnellement, que penses-tu du quartier des Chaprais ?
Je suis arrivé là, un peu par hasard, mais le quartier me plaît : j’apprécie les gens qui y vivent. J’y ai fait beaucoup de connaissances. Un regret : beaucoup de voitures rue de Belfort et peu d’espaces verts. J’apprécie le parc Résal, j’y ai amené souvent mes enfants. Le quartier des Chaprais, c’est très grand. Je vis d’abord dans le micro quartier autour de l’école et de la rue Résal et je vais dans le bas de la rue de Belfort pour faire des courses chez les commerçants. Je vais aussi au marché de Palente. J’ai participe à l’ASEP et au centre social. J’y  pratique le yoga et mes enfants le piano, nous avons participé à des excursions en famille. L’ASEP joue un rôle important dans le quartier en offrant une multitude d’activités. Mais les gens viennent parfois en simple consommateurs, en partie faute d’information. Maintenant, je consacre l’essentiel de mon temps au Café des pratiques et je sors assez peu.

le Café des pratiques à la fête des Chaprais

Elisabeth et Le Café des pratiques à la fête des Chaprais en juin 2014

Voir la page consacrée à la rue de Belfort et ses commerces

 

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