Élisa Cattin dessinatrice
D’où vous est venu ce goût et cette aptitude pour les Beaux Arts ?
Je dessine depuis l’âge de cinq ans. Je me souviens avoir obtenu 20 sur 20 au bac à l’épreuve d’arts plastiques. Ainsi mes parents m’ont autorisée à entrer à l’école des Beaux Arts à Besançon. J’y ai suivi une formation de six années. Je suis diplômée comme céramiste d’art et dessinatrice. J’ai aussi obtenu une licence d’histoire de l’art.
Votre parcours a été perturbé par la maladie et un accident ?
Oui, j’étais enseignante quand on a découvert à l’hôpital que je souffrais d’une maladie des muscles invalidante voire paralysante. Mon employeur a refusé de signer mon contrat de titulaire, j’ai été licenciée. Par ailleurs, l’été 1983, j’avais subi un accident de voiture par un chauffard, mineur, sans permis avec délit de fuite. J’en ressens toujours de lourdes séquelles. Je suis en rééducation non-stop.
Vous vous êtes intéressée à l’art-thérapie ?
Oui, en pratiquant moi-même cette discipline, j’ai compris que je parvenais à me reconstruire et à mieux supporter mon handicap, mes douleurs physiques et morales. J’ai appris toute seule et depuis je propose mes services en petits ateliers d’art-thérapie. Je reconnais que je suis pleinement dans l’Art-Thérapie, je le vis et j’essaie de l’offrir aux autres. Je suis convaincue que la pratique artistique, la créativité ont des effets bénéfiques sur la santé.
Avez-vous exercé d’autres professions ?
J’ai été décoratrice-vendeuse, animatrice, directrice de colonie de vacances et surtout 15 ans dans l’enseignement. J’ai enseigné à différents publics : des enfants de maternelles, de primaire, des apprentis au CFA coiffeurs, cuisiniers, pâtissiers etc .. mais aussi à des élèves du Lycée Pasteur et à des personnes âgées et des handicapés.
Vous participez à la Rencontre avec les artistes des Chaprais, pourquoi et qu’allez-vous proposer ?
C’est un enchantement pour moi de communiquer du beau, du bien, de la détente pour aider à mieux vivre, à se faire une chaîne d’espérance. Je montrerai mes œuvres en petit format (carte postale) et je proposerai à ceux qui le souhaitent de s’initier à la calligraphie amusante des prénoms autant pour enfant, adulte ou sénior.
Avez-vous participé à d’autres expositions ?
Ce sera ma trente huitième. J’ai surtout exposé à Ornans, dans la vallée de la Loue. J’ai eu la chance de montrer mes oeuvres en céramiques dans trois musées (Besançon, Pontarlier, Vesoul) et à Genève. Actuellement, j’expose quelques tableaux et dessins au restaurant Basilic Instant rue des Granges au centre ville de Besançon, .
Avez-vous des thèmes de prédilection ?
La flore et la faune, les paysages que je métamorphose en allégories, en poésie.
Avez-vous des couleurs favorites ?
Oui, l’oranger, le rouge, le violet symboliques de l’énergie, de la force et de la spiritualité. Les bleus apaisent, le jaune illumine et avec le vert, on espère.
Quelles techniques utilisez-vous ?
J’utilise des stylos de calligraphie, de l’encre de chine, des feutres à effets multiples, des crayons de couleur. J’ai une palette de 120 crayons Caran d’Ache suisses. J’utilise l’aquarelle. Je travaille sur fond coloré. pastel ou foncé, vif.
Comment procédez-vous ?
Dès que commence un nouveau dessin, c’est le début d’une belle aventure, d’une découverte avec moi-même. Je n’ai jamais besoin de crayon de papier, je dessine en direct, sans jamais corriger.
J’utilise fréquemment de petits formats pour avoir des supports légers que je peux transporter dans les endroits qui m’inspirent. Par exemple j’aime bien m’installer à Micaud ou à une terrasse de café. Je fais des connaissances, les gens discutent de ce que je fais. Les échanges sont intéressants et me ressourcent.
Quels sont vos liens avec les Chaprais ?
Cela fait 17 ans que je réside rue du Chasnot. Auparavant j’habitais à Bregille. Je suis originaire de Besançon. J’ai perdu mes parents assez tôt. Mon père était suisse, ma mère originaire de Mouthier-Haute-Pierre dans la vallée de la Loue
Que faudrait-il améliorer dans le quartier ?
Il manque une structure culturelle, c’est la première fois qu’il y aura un tel rassemblement d’artistes à la Cassotte.
Avez-vous rencontré dans le quartier des gens intéressants qui mériteraient d’être mieux connus ?
J’ai rencontré Alain Prêtre et son épouse à l’époque où il existait une boutique originale au 2 rue de la Rotonde Les sortilèges de Cécilia …Il fait de la photographie et sculpte la terre, peint, dessine Il participe activement aux initiatives de Vivre aux Chaprais. Depuis, nous sommes devenus amis.
Pour ma santé, j’ai rencontré David Robin qui est un kiné non-voyant. Cela fait 17 ans qu’il s’occupe de moi. Il a une attitude très positive. Si je vais mieux, si j’ai repris confiance, c’est grâce à lui. Après chaque séance, je me sens mieux physiquement et moralement. C’est quelqu’un qui écoute beaucoup, qui est toujours en formation