Contrairement au cliché de quartier résidentiel et bourgeois que l’on accole souvent aux Chaprais, c’était un quartier qui disposait d’industries. On n’oublie pas l’horlogerie, mais il y avait aussi de la métallurgie (mécanique et découpage) avec la SIOR une grande usine installée rue des Jardins.
L’histoire de cette entreprise est retracée dans un livre publié par Métalis à l’occasion de « 75 ans d’aventure humaine». M Petitjean actuel président de ce groupe a bien voulu nous autoriser à reprendre quelques informations et documents de cet ouvrage. Nous l’en remercions.
L’aventure humaine a commencé le 8 novembre 1947, lorsque 4 outilleurs s’associent pour créer la SIOR société industrielle d’outilleurs réunis. Il s’agissait de MM Robert Bouchet ancien directeur technique de Bourgeois, Marcel Brun et Gaston Regnier outilleurs à la SIFOP et de Henri Leidelinger quincaillier qui pouvait acheter de l’acier.
Les premiers clients étaient des usines comme la Société générale Or, les Spiraux , Augé, Zenith, Lip, la SOCOP etc .. de Besançon et d’autres parisiennes comme Thomson ou Japy.
Après un rapide passage rue Gambetta, l’entreprise s’installa dans un véritable atelier 95 rue de Belfort.
C’est en 1956, que la société emménage dans une nouvelle usine construite 20 rue des Jardins le long de la voie ferrée.
En 1962, l’entreprise comptait 230 salariés qui utilisaient de 15 à 18 tonnes de métal par jour.
80 % du personnel travaille alors au découpage sur des presses faites maison les BB (Belin / Brun).
Ce n’est qu’en 1982 que la société fit l’acquisition de machines à commande numérique avec életro-érosion à fil pour l’outillage et en 1983 de presses modernes de marque Bruderer.
La production est en pleine croissance : en 1990, la SIOR découpe 100 millions de pièces par mois à 800 coups la minute.
En 1988, l’informatisation touche la conception et le dessin industriel.
La recherche de la qualité est mise en avant et la SIOR obtient le certificat de qualité ISO 9002
En 1993, la décision est prise de délocaliser l’usine à la campagne : à Chaudefontaine où l’entreprise avait déjà un site. Il faut dire qu’entre temps, il ne restait plus guère de jardins dans la rue qui porte ce nom.
Les programmes immobiliers se sont multipliés et des immeubles sont construits de plus en plus près.
Les habitants ne supportaient pas le bruit des machines. Le déménagement eut lieu durant les vacances d’été 1994.
Le quartier des Chaprais a perdu une usine et la SIOR s’associa (en 1998) avec Falconnet pour former le groupe Métalis en 2000, s’internationaliser et intégrer finalement le groupe Aalberts. C’est une autre histoire.
Photos extraites du livre Métalis 75 ans d’aventure humaine Tous droits réservés
Merci à M Paul Renard qui a rédigé plusieurs pages concernant la SIOR. M Paul Renard a rejoint la SIOR en 1948, et il fut directeur technique de l’usine.
Voir la page consacrée à la rue des Jardins
Voir un précédent article : Depuis 35 ans les usines et les emplois déménagent
Si vous avez été salarié de cette entreprise, contactez-nous pour apporter votre témoignage : chaprais@gmail.com