Le Grand Comptoir National d’Horlogerie et Bijouterie

Le Grand Comptoir National d’Horlogerie et Bijouterie

Ce « Grand Comptoir » était installé à partir de 1908, au 19 rue de Belfort.

 

M. Jean-Marc Loiseau, ancien horloger à Battant, passionné d’histoire de l’horlogerie, nous révèle dans un article publié dans l’Est Républicain (voir les éditions de ce quotidien qui consacre, chaque samedi,  une page à ses enquêtes horlogères), que cet établissement « ...a été créé en 1893 au 35 rue des Granges (actuellement Maty) par M. Edouard Dupas. » Cet horloger « diffuse également ses propres produits. Il crée cinq marques, Chrono-Coq, La Nationale, Maxima, Radior (sans doute liée à l’utilisation du radium pour la luminosité du cadran et des aiguilles) et Pratic. L’homme se débrouille bien : il remporte un grand prix et une médaille d’or en 1900 au Concours de l’Observatoire de Besançon, puis une mention honorable à l’exposition du Centenaire de l’horlogerie en 1893 ».

C’est son gendre, Henri Michaud qui continuera, à sa mort, son oeuvre, à cette adresse du 19 rue de Belfort.

19 rue de Belfort

Le 19 rue de Belfort, aujourd’hui

Le catalogue ci-dessous fait foi. Outre les montres en or (6 modèles à la vente dans les années 20…), le catalogue propose des bagues et broches-barrettes or, des boucles d’oreilles or et platine, des colliers et des sautoirs, des bracelets, des médaillons des chaînes gentlemen de 37 centimètres environ, le tout en or. Soit, au total, quelques 70 articles différents.

Grand comptoir montres

grand Comptoir colliers

Deux pages du catalogue du Grand Comptoir National

La vente se fait par correspondance. L’histoire de la vente par correspondance des montres et bijoux reste, semble-t-il, à faire. Dès 1681, une librairie parisienne spécialisée en théologie, histoire, géographie, mathématiques, édite 6 catalogues.  Il aurait été vendu des graines de la maison Vilmorin, par correspondance, dès 1766! Mais le véritable développeur de ce mode de vente semble être le grand magasin parisien Le Bon Marché (créé en 1852) et qui se lance dans la vente à distance, avec catalogue, dès 1865. 150 produits étaient alors livrables dans un rayon de 50 kms.

M. Jean-Marc Loiseau a eu l’amabilité de nous transmettre cette photo de couverture d’un catalogue de vente par correspondance, de la maison DROZ GEORGET, située rue de la Préfecture à Besançon, datée de 1868 : il pense qu’il s’agit là de la première maison de vente par correspondance.

Droz Georget horlogerie

Tribaudeau, maison fondée en 1876 (et liquidée en 1984) vendait également ses montres sur catalogue. Depuis quand? En 1927, un catalogue Tribaudeau portait le n° 77. Ce qui tend à prouver que plusieurs catalogues étaient édités par an.

horlogerie Tribaudeau

Fabriques Tribaudeau

Et que ceux qui pensent, qu’avec Internet, la vente sur catalogue, par correspondance, est dépassée, qu’ils consultent le catalogue actuel Maty...

Pour en revenir au Grand Comptoir National d’Horlogerie et Bijouterie, il semble que ce commerce disparaîtra dans les années 30.

 Sources : MM. Jean-Marc Loiseau, Christian Mourey; « La vente par correspondance et à distance » de Caroline Desaegher et Bernard Siouffi; catalogue du Grand Comptoir National d’Horlogerie et de Bijouterie (collection privée); Mémoirevive Besançon.

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