Il était une fois, Gabrielle Guglielmi-Barbin, mère de…. Un portrait de madame Eveline Toillon

Il était une fois, Gabrielle Guglielmi-Barbin, mère de…. Un portrait de madame Eveline Toillon

Il était une fois, à la fin du siècle dernier, une jeune parisienne, Gabrielle Barbin, qui séjournait en Italie avec ses parents. Elle y rencontra le beau Giovanni Guglielmi, ancien officier de cavalerie de l’armée italienne, devenu vétérinaire à Castellaneta, une petite ville de 5 500 habitants. Coup de foudre, déclarations, et Gabrielle est si éperdument éprise de Giovanni qu’elle accepte, en l’épousant en 1889, de s’éloigner de sa famille, de s’expatrier, et de quitter Paris pour aller habiter une bourgade de l’Italie du sud.

Malgré le déracinement, c’est pour Gabrielle le bonheur parfait : elle installe sa maison, consacre tous ses efforts à apprendre l’italien, et pourra bientôt se mêler aux conversations avec les parents et les amis de son mari.

gabriele guglielmi

Quatre enfants arriveront : Béatrice, qui ne vivra malheureusement qu’un an, puis Alberto, Maria et Rodolfo, à qui leur mère tient à apprendre le français.

Mais en 1901 Monsieur Guglielmi meurt, et c’est le drame pour Gabrielle et ses enfants encore bien jeunes… Alberto et Rodolfo sont pensionnaires au collège de Tarente, et Maria reste auprès de sa mère.

Par la suite Alberto, sérieux et travailleur, s’inscrit à l’Université de Naples, tandis que Rodolfo, fantaisiste et velléitaire, mais très beau et d’un charme latin qui attire tous les regards, souhaite entrer dans la cavalerie, puis dans la marine ; il est enfin admis à l’Académie Royale d’Agriculture, mais ne poursuit pas ces études qui l’ennuient profondément.

Gabrielle se fait beaucoup de souci pour cet enfant capricieux qu’elle adore ; au cours d’un conseil de famille, craignant de voir le nom des Guglielmi entaché par quelque frasque du fils prodigue, un oncle conseille à Rodolfo de quitter l’Italie.

Et c’est pourquoi, en 1913, comme tant d’autres italiens, Rodolfo arrive à New –York, il a 18 ans. Il trouve un emploi de jardinier, le perd, et, pour subsister, devient plongeur, danseur mondain même, puis se produit sur scène avec une partenaire dans des démonstrations de pas de valses en particulier.

En Italie, Gabrielle ignore tout de cela ; son fils lui écrit qu’il a une belle situation, qu’il pense avoir de l’avancement, qu’elle n’a pas de souci à se faire…et elle est rassurée.

Mais voici la guerre, Gabrielle, n’oubliant pas ses origines françaises et voulant se rendre utile, quitte l’Italie avec sa fille Maria et offre ses services à un comité d’assistance aux soldats dans le Doubs. Toutes deux habitent Saint-Vit ; elles se dévouent sans compter si bien que Gabrielle, épuisée, meurt à Besançon le 10 janvier 1918 ;

Maria, désemparée et désespérée, fait enterrer sa mère au cimetière des Chaprais, sous une sobre dalle grise que l’on peut voir encore et qui porte les seuls mots : GABRIELLE GUGLIELMI.

Tombe de Gabrielle Gugliemi Chaprais

 

guglielmi tombe 3

Antonio demande à sa sœur de le rejoindre en Italie ; Rodolfo le « raté » de la famille, a été très ému à l’annonce de la mort de sa mère, il réside toujours aux Etats-Unis, où il a trouvé un emploi de représentant ; cependant, il se lance dans la représentation à Hollywood ; par la suite quelques rôles plus importants le font connaître, et enfin il deviendra une immense vedette, une superstar…son nom ?? Rudolf Valentino !

Eveline Toillon

Au sujet de cet acteur mythique, vous pouvez vous reporter à l‘article publié par M.Angelo Santoro le 20 octobre 2016 sur le site de Vivre aux Chaprais.

Rudolph Valentino

guglielmi tombe 4

Cette tombe est située allée 11 emplacement 8000 Y

Madame Eveline Toillon, historienne bien connue à Besançon, auteure de nombreux ouvrages, avait alerté en son temps la ville, de l’existence de cette sépulture, au cimetière des Chaprais, dont la concession arrivait à expiration. In extremis, un descendant de la famille l’avait prorogée. Depuis, la ville a fait le nécessaire afin que cette sépulture soit préservée. 

Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, la veille, le 7 mars 2019,à 14h30,  salle Proudhon (Granvelle Kursaal), elle présentera à la demande du CCH Chaprais/Cras, 13 portraits de femmes franc-comtoises, qui du XII° siècle à nos jours, ont joué un rôle éminent pour l’émancipation des femmes. Et ce,  avec un complice et récitant:  Joël Decorbez.

Entrée libre dans la mesure des places disponibles.

Conférence Eveline Toillon le 7 mars 2019

A noter que Mme Toillon a publié, fin 2018, un livre aux éditions A.Sutton, consacré à 50 portraits de femmes franc-comtoises. 

 

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