L’école d’Helvétie en février 1919

L’école d’Helvétie en février 1919

Le beau temps de ce mois de février nous incite à vous replonger 100 ans en arrière. Car les lecteurs réguliers du journal l’Est Républicain ou du moins de son édition du dimanche qui comporte de nombreux suppléments, dont l’un est intitulé « le MAG » , ont peut-être lu dans la rubrique « Il y a 100 ans » , début février, cet article concernant l‘école d’Helvétie, en février 1919. Le voici, tel qu’il a été repris par la journaliste du magazine qui l’a sélectionné, Mme Sylvie George-Royer. Sous le titre : « Il fait trop froid dans les salles de classe »…de l’école d’Helvétie.

Helvétie Il y a 100 ans

 

Cet article est effectivement paru le 3 février 1919, dans Le Petit Comtois, page 2, sous le titre « On réclame »  et il était signé : Un père de famille.

Le Petit Comtois 3 février 1919

 Donc les enfants étaient obligés de garder leur pardessus en classe, la température n’excédant pas alors 5 à 6°!

Ecole de l'Helvétie et statue de Proudhon

Ecole d’Helvétie, à gauche. Au 1er plan, le monument à la gloire de Proudhon, inauguré en août 1910 et fondu sous l’Occupation

Il est vrai qu’en ce mois de février 1919, la température la journée, même dans les maximums reste le plus souvent négative : par exemple – 11° le 9 février le matin, -4,9° maxi dans la journée.

Difficile de connaître la réponse apportée à cette réclamation de ce  père de famille. Sauf erreur de notre part, cette question n’a pas été abordée au conseil municipal de Besançon réuni les 24 et 25 février 1919. Pourtant est évoquée une demande du concierge de l’école de l’Arsenal (demande rejetée). de même au conseil municipal suivant, les 15 et 16 avril : là ce sont des questions de plantations d’arbres de l’école de filles de Saint Claude et de la Butte.

Toujours avec les précautions d’usage, (sauf erreur de notre part), ce problème de température très basse dans les salles de classe de l’école d’Helvétie n’est plus évoquée par la suite dans ce journal. Et ce père de famille auteur de la lettre de réclamation ne semble s’être adressé qu’au journal « Le Petit Comtois ». Car rien ne paraît dans le journal concurrent « L’Eclair Comtois, journal d’union libérale Quotidien » alors classé à droite (alors que Le Petit Comtois est classé à gauche).

L'éclair Comtois février 1919

Mais l’histoire électorale de Besançon explique certainement pourquoi… Car en 1912 est élu maire de Besançon, un avocat, Antoine Saillard, considéré comme libéral. Il était Président de la Conférence Saint Thomas d’Aquin et a battu un radical, le maire sortant, Alexandre Grosjean, sénateur ( 17 voix contre 13). Du fait du conflit de la 1ère guerre mondiale, ce conseil municipal qui devait être renouvelé en 1916, restera en place jusqu’à la fin de l’année 1919, les élections se déroulant le 30 novembre puis le 7 décembre pour le 2° tour (sera alors élu Paul Charles Krug, notaire que nous évoquerons dans un prochain article.

école maternelle et statue de Proudhon

Donc Le Petit Comtois, journal radical, publie une petite attaque contre la municipalité de droite et L’Éclair Comtois, de droite, bien sûr, ne publie rien….Classique quoi….

Pour revenir à cette période de froid plus ou moins intense qui touche alors Besançon en 1919, un communiqué instructif est publié le 5 février émanant de la mairie :

Le public trouvera du charbon de bois en sacs de 60 kg environ, rendu à domicile à 23 fr le sac. S’adresser à la mairie.

Au détail, en s’adressant au chantier de bois, 28 avenue Fontaine Argent, à 1,25 fr le décalitre et 2,25 fr le double décalitre ».

Le 6 février, on peut lire, dans Le Petit Comtois, que des « garnements » ont volé du charbon à la gare de la Mouillère. Et ce ne serait pas la première fois!

Nous aurons l’occasion de revenir sur l’histoire de cette école plus que centenaire puisque la première rentrée scolaire eut lieu le 2 octobre 1911…

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