Le buste de Just Becquet à Micaud
Au parc Micaud, le buste de Just Becquet
Le buste de J. Becquet se dresse à la pointe d’une pelouse, côté droit dans le parc, le long du Doubs, avant le kiosque
S’agit-il d’un acte de vandalisme? Ou alors des outrages du temps? Toujours est-il que ce buste dû au sculpteur Henri GREBER a été quelque peu endommagé.
Nous l’avons signalé à la mairie et le conseiller en matière du patrimoine, au cabinet du Maire, Lionel Estavoyer, nous a indiqué que des instructions avaient été données afin de nettoyer ce buste, atténuer la brisure apparente sur la photo et redorer les lettres devenues illisibles.
On ne peut plus lire l’inscription du nom de just Becquet sur le piédestal
Fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté oblige, nous vous signalons que l’auteur de ce buste inauguré en 1909, le sculpteur H. Greber est l’auteur, à Dijon du monument réalisé place du 30 octobre et de la Légion d’Honneur, intitulé La Résistance et inauguré en 1880 (il s’agissait de commémorer la résistance des dijonnais le 30 octobre 1870, sur cette place, face aux prussiens…Et il est venu remplacer la Marianne de Paul Cabet coiffée d’un bonnet phrygien, et pour cela détruite en 1875!).
Quelques mots sur l’érection de ce buste sur une pelouse de la promenade Micaud.
Just Becquet décède à Paris le 25 février 1907 (il est, rappelons le, né à Besançon le 14 juillet 1829). Il sera enterré, dès le 28 février : obsèques officielles à la Basilique de Saint-Ferjeux et inhumation dans le cimetière à proximité.
Il y avait foule ce 28 février 1907, à la Basilique Saint Ferjeux pour les obsèques du bisontin Just Becquet
Très rapidement, compte-tenu de la renommée de Just Becquet, un comité provisoire pour l’érection d’un buste à la gloire du sculpteur bisontin se met en place. Une lettre, retrouvée aux archives municipales, datée de fin avril 1907 en atteste. Les adhésions sont à adresser à Ch. Abram, graveur en médailles, 1 rue Gustave Courbet.
Une souscription publique est lancée afin d’ériger un monument à la mémoire de Just Becquet
Suivra, dès juin 1907, un comité chargé de lancer une souscription publique, présidé par Alexandre Grosjean, maire de Besançon. Il est composé d’un comité d’honneur dans lequel figurent m. Pichon, ministre des Affaires Étrangères et m. Dujardin-Baumetz, sous-secrétaire D’État aux Beaux Arts. On retrouve même, dans ces archives, la trace du versement de 100 F de m. Pichon!
27 membres d’honneur sont annoncés! Parmi eux, de nombreux peintres dont Chartran, pas moins de 18 députés et sénateurs, des personnalités comme Auguste Lumière et des membres de la haute administration. Sans oublier Courbet…mais il s’agit là, bien sûr du receveur municipal….La municipalité et l’état versent des subventions qui s’ajoutent à cette souscription publique.
Dès le départ, c’est Greber (né à Beauvais en 1854, mort à Paris en 1941), présenté comme un élève de Just Becquet, qui est choisi. Ses titres sont adressés à la commission beaux arts de la ville de Besançon.
On retrouve même le compte-rendu manuscrit de la visite effectuée, promenade Micaud, par des représentants de la commission des promenades de la ville, de la commission des beaux arts et de la commission du monument Becquet…
Trois commissions se déplacent promenade Micaud afin de choisit l’emplacement du buste sur sa colonne : compte-rendu de cette visite.
Heureusement, leur vote a été unanime quant à l’emplacement choisi qui n’a pas changé depuis 1909!
Nous serons amenés, dans un prochain billet, à vous reparler d’une statue emblématique de J. Becquet, pour les chapraisiens. Il s’agit, vous l’avez deviné…de Flore. Des révélations relativement inédites vous seront faites…
La photo becs et Becquet est de Christian Mourey (merci Christian!).
Voir un article précédent Juste quelques mots sur Just Becquet